Article N° 2969

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Révolution technologique dans les pacemakers

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 18 décembre 2013 14:18

Selon le Dr Pascal Defaye, responsable de l'unité de rythmologie au CHU de Grenoble, depuis l'implantation du premier pacemaker en 1958, les principaux progrès étaient liés à la miniaturisation.

Mais la révolution est en route avec le Nanostim, un stimulateur sans sonde implanté pour la première fois en France. D'ordinaire, un pacemaker est composé de deux éléments: un boîtier inséré dans la région pectorale, sous la peau ou le muscle, est chargé de générer des impulsions; celles-ci sont ensuite relayées à l'intérieur du c½ur par une ou plusieurs sondes, qui partent du boîtier pour aboutir à la cavité cardiaque. «Ces sondes sont le maillon faible de la stimulation cardiaque, explique le Pr Jacques Mansourati, cardiologue au CHU de Brest. Elles peuvent se casser, entraîner une infection de type endocardite, ou se déplacer.» L'objectif des cardiologues était donc de pouvoir s'en passer. C'est chose faite, grâce à l'ultraminiaturisation des dispositifs. Pas plus grand qu'une pièce de un euro, Nanostim est installé directement à l'intérieur du ventricule, au moyen d'un cathéter introduit dans la veine fémorale. Le tout sans intervention chirurgicale ni cicatrice, et sans sensation de masse sous le thorax.

L'appareil a été développé par une start-up californienne, rachetée depuis par la société américaine St Jude Medical. Ce premier stimulateur sans sonde a été posé en une trentaine de minutes le 19 novembre au CHU de Grenoble. Le patient, un homme de 77 ans, a pu rentrer chez lui 24 heures plus tard.

«C'est vraiment une révolution sur le plan technologique , ajoute le cardiologue. L'implantation est plus simple et il suffit ensuite de surveiller que la batterie fonctionne correctement.» Les données seront récupérées par télémétrie externe, environ une fois par an lorsque l'appareil sera posé en «routine». Très bientôt, promet Pascal Defaye, il ne faudra même plus se rendre à l'hôpital pour vérifier l'activité du stimulateur. «Nous interrogerons l'appareil à distance, par Wi-Fi, et le patient pourra rester chez lui.»

Source : http://sante.lefigaro.fr