Article N° 2914
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Les phtalates augmenteraient le risque de naissance prématurée
Imounachen Zitouni, Docteur en pharmacie - 21 novembre 2013 17:17Selon une étude récemment publiée, les femmes enceintes qui s'exposent aux phtalates encourent des risques accrus d'accouchement prématuré. Ces produits sont des composés chimiques présents dans de nombreux produits de consommation courante tels que les matières plastiques, les déodorants, les cosmétiques ou encore les peintures.
L'étude publiée dans le Journal of the American Medical Association, révèle que ces produits chimiques pourraient accroitre le risque d'accouchement prématuré (moins de 37 semaines de gestation). Pour en arriver là, l'étude a porté sur 130 femmes ayant accouché prématurément et 352 autres qui ont été suivies durant leur grossesse. Un lien significatif Au cours de cette période, les femmes se sont vues prélever des échantillons d'urine qui ont été analysés. Les chercheurs ont ainsi pu déterminer les niveaux de résidus de phtalates. Ceci a permis de constater que les mères ayant accouché prématurément montraient généralement des niveaux de phtalates plus élevés que les autres.
Des conclusions qui, selon Kelly Ferguson, de la faculté de santé publique de l'Université du Michigan citée par l'AFP, peuvent être généralisées à l'ensemble des femmes enceintes. Pour le Dr Shanna Swan, de la faculté de médecine de Mount Sinai à New York, cette recherche "est la plus robuste à ce jour suggérant que les phtalates sont partout dans l'environnement des femmes enceintes et pourraient être un facteur important expliquant des naissances prématurées dont les causes sont aujourd'hui inconnues".
Si les mécanismes impliqués sont encore flous, les chercheurs pensent que le système immunitaire de la mère pourrait jouer un rôle. "Cette substance chimique semble provoquer des changements dans le système immunitaire de la mère en la rendant moins apte à tolérer une grossesse", explique Sarah Robertson, directrice du Robinson Institute à l'Université d'Adelaide, en Australie.
Toutefois, le Dr Robertson reste prudente. Citée par l'AFP, elle rappelle que "les phtalates seuls ne sont pas suffisants pour expliquer ces naissances prématurées". Ils pourraient plutôt être "un facteur parmi d'autres comme une infection, le stress et un régime alimentaire trop pauvre".
Source : http://www.maxisciences.com