Article N° 2879
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Les femmes meilleures médecins que les hommes ?
Imounachen Zitouni, Docteur en pharmacie - 31 octobre 2013 21:40Une étude québécoise vient de révéler que si les femmes médecins sont moins «productives» que les hommes, elles prodiguent de meilleurs soins. Pour parvenir à cette conclusion, l'équipe de recherche de l'université de Montréal a étudié le comportement de 870 médecins de famille prenant en charge des patients diabétiques. Pour pouvoir juger de la qualité des soins, les chercheurs se sont fondés sur les recommandations de l'Association canadienne du diabète.
«Les femmes docteurs ont obtenu des scores significativement plus élevés en matière de conformité aux guides de pratique. Elles sont plus nombreuses que les hommes à prescrire les médicaments recommandés et à planifier les examens requis», explique l'auteure principale de l'étude, Valérie Martel. Trois femmes sur quatre ont ainsi exigé de leur patient qu'il passe un examen de la vue, contre 70 % de leurs confrères ; 71 % d'entre elles avaient prescrit les médicaments recommandés, comparativement à 67 % des hommes.
Toujours selon cette étude de l'université de Montréal, en déclarant 1000 actes de moins par an que leurs confrères, les femmes apparaissent nettement moins productives. Une différence considérable relevée en France. Selon une enquête ministérielle de mars 2012, les généralistes françaises effectuent en moyenne 4 150 consultations et visites par an, soit 24 % de moins que leurs confrères (5 440) et déclarent travailler 53 heures par semaine en moyenne, soit six heures de moins que leurs homologues masculins. Cet écart de temps de travail n'explique pas, à lui seul, l'écart de volume d'activité entre hommes et femmes.
La raison se trouve dans la durée de consultation plus longue des médecins femmes (19 minutes, contre 17 pour les hommes). Près de six femmes médecins sur dix déclarent ainsi des consultations de vingt minutes et plus, contre 35 % de leurs confrères. «Les femmes médecins prennent plus de temps pour expliquer et conseiller. Elles ont une qualité d'écoute et un souci de pédagogie», analyse le Dr Christine Bertin-Belot représentant l'association femme, médecin libéral.
Source : sante.lefigaro.fr