Article N° 2814

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Bientôt un médicament pour lutter contre les prions ?

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 26 septembre 2013 10:48

Depuis la découverte du prion par Stanley Prusiner en1982, de nombreuses recherches sont en cours pour connaître l'origine et le mode d'action du prion. Cette molécule dérive d'une protéine qui existe à l'état naturel chez tous les mammifères. Pour une raison inexpliquée, cette protéine peut se replier et changer de forme. Elle devient alors nocive, s'accumule dans le cerveau et provoque la mort progressive des neurones. Certains spécialistes pensent que l'impact des prions va au-delà des encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles (ESST). Des études suggèrent qu'ils auraient un rôle dans le développement d'autres maladies neurologiques, comme Alzheimer.

De nombreuses équipes s'intéressent au moyen de combattre cet agent pernicieux. Récemment, des chercheurs français de l'Inserm ont fait un pas en avant dans ce domaine. Ils ont identifié un médicament possédant des vertus antiprions. Ce médicament, dont le principe actif est l'imiquimod, circule déjà sur le marché pour traiter certains cancers de la peau et des infections virales. Ces résultats, publiés dans la revue Plos One, pourraient bien lui donner une seconde vie dans la lutte contre les maladies à prion.

Pour ces travaux, les auteurs se sont tout d'abord intéressés à la levure de boulanger, Sacharamyces cerevisiae, un micro-organisme possédant des prions complètement inoffensifs. Ils ont testé de nombreuses molécules sur cet organisme unicellulaire, et ont constaté que l'imiquimod réduisait la présence de prions dans les cellules. Les scientifiques sont alors passés aux cellules de mammifères et ont également mis en évidence une activité antiprion. Enfin, l'imiquimod a été injecté à des souris contaminées et s'est montré capable d'inhiber le développement des prions.

Ces travaux ouvrent des pistes de traitement pour lutter contre les prions. L'imiquimod reste cependant la molécule la plus active », poursuivent les chercheurs. Leur travail se poursuit pour développer des dérivés plus performants.

Source : futura-sciences.com