Article N° 2801
Archives
Maladie d’Alzheimer: une démence qu'il ne faut pas oublier...
Pharmacies.ma - 22 septembre 2013 22:25Cela commence par des petits troubles de la mémoire, ensuite on n'arrive plus à reproduire des gestes du quotidien, on perd notre autonomie, on ne reconnaît plus nos proches, on devient agressif, les proches ne nous reconnaissent plus et on finit par ne plus savoir qui l'on est.
C'est ainsi qu'évoluent, fatalement, les symptômes de la maladie d'Alzheimer. Cette lourde pathologie dont la journée mondiale est célébrée le 21 septembre de chaque année est la triste rançon de l'augmentation de l'espérance de vie. C'est une affection neuro-dégénérative entraînant une détérioration progressive et définitive des neurones et provoquant une démence sénile.
On estime le nombre de personnes qui en souffrent à 37 millions à travers le monde. Au Maroc, pas moins de 100 000 personnes souffrent de cette maladie. Ce chiffre, donné par l'« Alzheimer's Disease International » atteindra 524 000 en 2050.
La prise en charge de la maladie d'Alzheimer est trop lourde en termes de coût économique, mais aussi en termes d'engagement des proches des malades. Les troubles de comportement, les difficultés grandissantes à communiquer, les besoins permanents d'attention, de sécurité et de soins représentent une lourde tâche pour les proches de la personne atteinte. Cette "mission difficile" peut avoir comme conséquence un découragement moral, voire un épuisement chez l'aidant principal ou soignant familial.
Au Maroc, la famille est abandonnée à son sort, affrontant seule la maladie. D'ailleurs, les associations de malades dénoncent l'inexistence de centres spécialisés dans la prise en charge de cette maladie. Ils demandent une politique plus ambitieuse et uniformisée à l'échelle nationale pour lever les obstacles à la prise en charge médico-sociale, psychologique de cette population vulnérable.
En l'absence de traitement, et en attendant que la recherche avance, la prévention demeure la seule arme de lutte contre la maladie d'Alzheimer, notamment l'activité physique régulière et les exercices de la mémoire. Ces exercices réduisent les risques de son apparition, et même lorsque celle ci est diagnostiquée, ils ralentissent son évolution.
Plusieurs études ont montré que les personnes âgées exclues de tout rôle social et qui vivent au banc de la société, voient leurs capacités intellectuelles se dégrader beaucoup plus vite que les autres. Alors, si on veut que nos séniors n'oublient pas leurs souvenirs, leurs proches et leur identité, nous devons commencer, d'abord, par ne pas les oublier.
Zitouni Imounachen,
Docteur en pharmacie
Consuultez Pharmanews 206: lien
Source : PHARMANEWS 206 (EDITORIAL)