Article N° 2744
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Vieux et en bonne santé : c’est désormais possible
Imounachen Zitouni, Docteur en pharmacie - 21 août 2013 19:25Les experts de Cambridge et de Harvard sollicités par le Bureau national de recherches économiques (NBER) ont planché sur les données accumulées chaque année depuis 1991 dans l'étude Medicare (MCBS Survey), qui portent sur un échantillon représentatif d'environ 10.000 personnes, pour rédiger leur prérapport soumis à discussion publique. Ils concluent qu'il y a bien, aux États-Unis, à la fois une augmentation de la durée de vie sans invalidité et une réduction de la durée de vie avec invalidité. Bref, la compression de morbidité existerait bien. Ils relèvent aussi une augmentation de la durée de vie pour ceux qui sont atteints d'une maladie grave.
Ce phénomène risque encore de devenir plus marqué en France. Publié il y a quelques jours dans la revue en ligne PLoS One, un travail mené conjointement par l'University College de Londres (UCL) et l'université de Lucerne, en Suisse, compare l'état de santé des Américains avec celui des Européens entre 50 et 85 ans. Les chercheurs, dirigés par le Pr Morten Wahrendorf, concluent que «les incapacités (réduction de la mobilité et difficultés dans les activités de la vie quotidienne) sont plus fréquentes et surviennent plus tôt dans les pays ayant la politique sociale la moins développée et où les inégalités socio-économiques sont les plus prononcées». Ils remarquent aussi que les difficultés de la vie quotidiennes surviennent bien plus tard que les problèmes de mobilité, généralement après 70 ans.
Au total, les pays qui s'en sortent le mieux sont ceux de l'Europe du Nord et de l'Ouest (dont la France), devant le sud de l'Europe, le Royaume-Uni et l'Europe de l'Est. Les États-Unis sont en queue de peloton. L'analyse fine montre cependant qu'après 70 ans les taux d'incapacité pour les activités de la vie quotidienne grimpent en flèche en Europe de l'Est et en Europe du Sud. «On savait déjà que la santé de la population était moins bonne aux États-Unis qu'au Royaume-Uni ou en Europe, explique Mel Bartley, professeur émérite de l'UCL, mais ce qui est nouveau, c'est de voir que cet écart de santé existe que l'on ait 50 ou 75 ans.»
Source : sante.lefigaro.fr