Article N° 2707

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Une première : ablation d’un rein sans hospitalisation

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 01 août 2013 17:01

Le 15 juillet, une patiente de 37 ans a été la première personne au monde à se voir ôter un rein malade par voie vaginale et à pouvoir rentrer chez elle le soir même, moins de 24 heures plus tard. La patiente raconte ainsi avoir eu "l'impression d'avoir déjà tout récupéré" au bout de trois jours.

Si un tel exploit a été rendu possible, c'est grâce à la combinaison de plusieurs techniques de pointe. D'une part, la dissection du rein a été réalisée grâce à un robot : le Da Vinci de 2e génération. Après avoir procédé à cinq incisions au niveau du ventre, les instruments chirurgicaux ont pu être introduits dans l'abdomen de la patiente. Le chirurgien urologue à la man½uvre, le professeur Philippe Paparel, était quant à lui installé derrière une console de contrôle depuis laquelle il bénéficiait d'une vision en 3 dimensions du champ opératoire. Chacun des mouvements effectués sur la console était fidèlement reproduit par le robot dans le corps de la patiente.

D'autre part, alors qu'habituellement, les reins sont retirés par voie cutanée, par une des incisions réalisées, cette fois, le professeur François Golfier, chirurgien gynécologue de l'équipe lyonnaise, a pratiqué une incision "invisible" au fond du vagin. Celle-ci a permis d'accéder à l'intérieur de l'abdomen.

Les médecins y ont alors introduit un sac d'extraction qui a permis de récupérer le rein sectionné et de le retirer. "Cette technique permet d'éviter la cicatrice d'extraction abdominale du rein, source de douleurs et d'inconfort, et ce sans conséquence sur la vie sexuelle des patientes ", note le spécialiste. Pour ce qui est de cette technique, il ne s'agit pas d'une première puisque l'ablation d'un rein avec extraction vaginale est proposée depuis 2010 par l'équipe de Philippe Paparel, au centre hospitalier Lyon-Sud.

Néanmoins, la combinaison du robot et de cette méthode est un exploit médical et technologique. Grâce à eux, les patientes n'ont pas à observer de jeûne avant l'intervention, les douleurs sont minimes et les médicaments moins toxiques. L'absence de drain ou de sonde urinaire est d'un grand confort et le lever et la réanimation sont précoces puisqu'ils interviennent quelques heures à peine après l'intervention. Les risques de complications sont eux aussi moins importants.

Source : Maxisciences.