Article N° 2698
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Maladies cardiovasculaires : les femmes sous diagnostiquées ?
Zitouni Imounachen, Docteur en pharmacie - 29 juillet 2013 18:58Selon les résultats des travaux menés par des chercheurs américains viennent d'être publiés par Global Heart, les femmes seraient moins bien diagnostiquées que les hommes. Cette disparité serait notamment due au fait qu'il existerait des caractéristiques cardiaques et des facteurs de risques spécifiques en fonction du sexe et les critères d'évaluation actuels seraient plus adaptés au sexe dit « fort ». Sans tarder, il est nécessaire, d'après les spécialistes, de mettre en place des stratégies de diagnostic, de prévention et de traitement adaptées à la gent féminine.
Kavita Sharma et Martha Gulati de l'Université de l'Ohio, aux Etats-Unis, auteures de ces travaux soulignent que « ces dernières années, un ensemble d'études a montré que non seulement l'atteinte cardiaque a été sous-estimée chez les femmes, mais qu'en plus, cette pathologie se développait différemment chez les femmes par rapport aux hommes. »
L'étude de dossiers médicaux a permis de montrer que l'obésité, principal facteur de risques des maladies cardiovasculaires, n'a pas le même impact sur notre santé cardiaque que l'on soit un homme ou une femme. Ainsi, le surpoids excessif entraînerait une hausse des risques d'infarctus de 64 % chez la gent féminine alors que cette augmentation ne serait que de 46 % chez les hommes. Par ailleurs, les femmes de moins de 50 ans ayant subi une attaque cardiaque auraient un risque doublé de faire un infarctus mortel par rapport aux hommes.
Selon Kavita Sharma et Martha Gulati, il existerait des différences au niveau des caractéristiques, qui expliquerait un dépistage plus complexe chez la femme. En effet, alors que chez les hommes à risque, à l'imagerie on distingue parfaite l'obstruction des artères, chez les femmes, ce sont souvent les petits vaisseaux qui sont bouchés. Ce qui est plus compliqué à remarquer lors d'un examen standard.
Les chercheurs ont aussi montré que si dans l'ensemble les facteurs de risques sont similaires chez les deux sexes, les femmes sont plus lourdement touchées par le poids de l'hérédité et par les conséquences d'un diabète par exemple.
Il est donc clair qu'en raison d'une vision plus « masculine » des maladies cardiaques, les femmes payent un plus lourd tribut aux affections coronariennes. Afin de réduire les écarts entre les deux sexes, les chercheuses américaines préconisent de modifier les stratégies de prise en charge et de les adapter en fonction des sexes...
Source : Information Hospitalière