Article N° 2645
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Des pilules pour réduire les risques du cancer du sein
Imounachen Zitouni, Docteur en pharmacie - 27 juin 2013 11:12Suite à une étude qui a montré que la prise quotidienne durant 5 ans de tamoxifène ou de raloxifène, réduisait de 40 % les risques de survenue d'un cancer du sein, les autorités sanitaires britanniques viennent d'autoriser les femmes ayant des antécédents familiaux de cancers du sein à bénéficier d'un traitement prophylactique, véritable alternative à la mastectomie.
D'après les dernières données épidémiologiques, les spécialistes estiment qu'une femme sur huit sera frappée, au cours de sa vie, par le cancer du sein. Sa fréquence dans les populations occidentales ne cesse d'augmenter. En cause, plusieurs facteurs, tels que l'alimentation, la sédentarité, et le vieillissement de la population.
Certaines familles seraient plus touchées que d'autres. En effet, il existe une prédisposition génétique au cancer du sein. Afin de réduire les risques de survenue de cette maladie mortelle, certaines femmes, à l'instar de l'actrice américaine Angelina Jolie, préfèrent subir une double mastectomie préventive. Cette opération consiste à subir une ablation de la poitrine. Afin d'éviter cette intervention chirurgicale lourde, physiquement et moralement, les autorités sanitaires anglaises ont souhaité modifier les recommandations en matière de prévention concernant le cancer du sein. Par l'intermédiaire du National Institute for Health and Care Excellence (NICE), elles ont donné leur feu vert pour que les femmes ayant des antécédents familiaux de ce type de tumeur puissent bénéficier d'un traitement prophylactique. Ce dernier consiste à prendre quotidiennement pendant cinq ans des pilules contenant du tamoxifène ou du raloxifène. Selon les estimations des spécialistes, c'est plus d'un demi-million de femmes âgées de 35 ans ou plus qui pourraient être concernées, rien que sur le territoire britannique. Cette décision a été prise suite à une étude qui a montré que la prise quotidienne durant 5 ans de tamoxifène ou de raloxifène, réduisait de 40 % les risques de survenue d'un cancer du sein
Si certains experts saluent cette mesure, d'autres restent septiques. En effet, les différentes études sur le sujet ont pour l'instant donné des résultats contradictoires. Si dans la plupart des cas, ces molécules ont montré qu'elles permettaient potentiellement de réduire le risque de survenue du cancer du sein, elles ne sont pas exemptes d'effets secondaires graves, tels que des thromboses et des embolies. Pour l'instant, les autorités sanitaires françaises estiment que le rapport bénéfices risques est en défaveur de ces traitements prophylactiques...
Source : Information Hospitaliere