Article N° 2611

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S’adapter pour ne pas disparaître...

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 09 juin 2013 16:00

Face à la détérioration de leur situation économique et de leur image, les pharmaciens d'officine ne peuvent plus se contenter de compter les coups qu'ils reçoivent tout en pleurant un passé florissant, mais ils doivent absolument réagir.

En effet, ils sont, plus que jamais, acculés à trouver des alternatives pour garantir la viabilité de leur officine.

Tout d'abord, ils doivent commencer par tout mettre en ½uvre pour reconquérir ce qui leur revient presque de droit. Aujourd'hui, force est de constater que de nombreux pharmaciens d'officine ont négligé tout un pan des possibilités rentrant dans le champ de leurs compétences tels que les produits cosmétologiques, les dispositifs médicaux, la phytothérapie et l'orthopédie. Et parce que les clients, comme la nature d'ailleurs, ont horreur du vide, ils se sont détournés de nos officines en allant chercher ces produits de santé ailleurs. Or, par les temps qui courent, le pharmacien a grandement besoin de ces revenus non négligeables. En cherchant à être compétitifs sur la parapharmacie au niveau des prix, en proposant aux patients une phytothérapie de qualité et le conseil qui va avec, et en mettant à leur disposition l'essentiel de l'orthopédie, on pourrait récupérer une clientèle, qui à offres égales, n'hésiterait pas un instant à revenir à la pharmacie.

Nous devons aussi, comme c'est le cas dans de nombreux pays nous battre pour que l'éducation thérapeutique du patient (ETP) devienne partie intégrante de nos prérogatives.

Autre levier important pour tirer notre profession vers le haut: la formation continue. Celle ci doit être instaurée comme une obligation pour que le pharmacien mette à jour régulièrement ses connaissances. Car, la valeur ajoutée du pharmacien d'officine a toujours été et demeurera son savoir.

Nous devons, enfin, anticiper certaines évolutions incontournables, tout en définissant les contours de leurs applications selon les spécificités marocaines, c'est le cas des OTC (Over The Counter) par exemple. L'attentisme dont on a souvent fait preuve, nous a toujours privé du privilège d'étudier les questions en profondeur, pour prendre les meilleures décisions.

Le samedi 15 juin, le Syndicat des Pharmaciens de Mohammedia organisera la 6ème édition de sa journée pharmaceutique internationale, sous le thème: « Pharmacie d'officine, une profession en pleine mutation : s'adapter pour ne pas disparaître ». Lors de cette journée, l'ETP, la formation continue et l'OTC entre autres, seront à l'honneur. Des intervenants d'envergure internationale ont été conviés pour aborder ces sujets et partager les expériences de leurs pays respectifs dans ces domaines.

Enfin, qu'elles soient organisées à Dakhla, Oujda, Fès ou toute autre ville du royaume, à chaque fois que des confrères prennent la peine d'organiser une manifestation de qualité et dans l'intérêt de la profession, les pharmaciens d'officine doivent faire l'effort d'y assister. Car aujourd'hui, personne ne peut se prévaloir de faire l'unanimité au sein de notre profession, et si chaque camp s'acharne à détruire ce que l'autre camp peut construire, c'est toute la profession qui en sort perdante. Le Prophète Sidna Mohammed a dit, dans une de ses allocutions : « les croyants sont tels un même corps, si l'un des organes souffre d'un mal quelconque, tous les autres membres alors, en pâtissent également, et y répondent par fièvre et veillée.» Il en est de même pour notre profession...

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Source : Pharmanews 191