Article N° 2574

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L’immunothérapie : nouvelle arme contre le cancer

Dr. Zitouni Imounachen - 20 mai 2013 18:44

Les cellules cancéreuses se servent de molécules comme les protéines PD-1 ou PD-L1 pour inactiver les lymphocytes T, normalement chargés de les éliminer. Les scientifiques travaillent depuis longtemps avec l'idée de stimuler les défenses de l'organisme contre les tumeurs. Le premier travail sur cette question remonte d'ailleurs à 1893.

Les découvertes récentes suggèrent même que l'immunothérapie pourrait se généraliser à un nombre de cancers toujours plus grand. L'an passé, au congrès de l'American Society of Clinical Oncology (Asco), on désignait l'anticorps anti-PD-1 molécule de l'année. Et lors d'un essai clinique mené par la compagnie pharmaceutique Bristol-Myers Squibb, cet intérêt semble réellement se confirmer. Sur un panel de 52 patients atteints de mélanome, environ un tiers des patients ont vu leur cancer de la peau reculer rapidement et de manière importante grâce à un double traitement, composé d'ipilimumab (contre la molécule CTLA-4) et de nivolumab (s'attaquant à PD-1).

De son coté, la firme pharmaceutique Roche effectue un essai clinique avec son médicament, MPDL3280A, qui stimule l'immunité contre divers types de cancers. Cet anticorps qui cible la molécule PD-L1 des cellules cancéreuses permet de faire régresser les tumeurs de manière significative chez 20,7 % des patients atteints d'un mélanome avancé, d'un cancer du poumon ou du rein. Ce composé active une fois encore les lymphocytes T et les pousse à détruire les cellules malades.

L'efficacité diffère selon les types de tumeurs. Les auteurs, dirigés par Roy Herbst, du Yale Cancer Center, notent une réponse positive dans 31 % des mélanomes, 22 % des carcinomes pulmonaires et 13 % des cancers rénaux. Depuis, l'étude a été élargie afin d'incorporer de nouveaux patients atteints de cancers du côlon, de la vessie ou de la tête et du cou.

Il reste encore, dans les deux cas, des problèmes à surmonter, afin de déterminer par exemple quels patients pourraient bénéficier de ces traitements vraiment prometteurs lorsqu'ils fonctionnent. Mais les travaux vont se poursuivre et, espérons-le, déboucher d'ici quelques années sur la mise au point de nouvelles thérapies anticancéreuses toujours plus puissantes.

Source : Futura Sciences