Article N° 2540
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Prise en charge des insuffisants rénaux : un bilan mitigé
Pharmacies.ma - 02 mai 2013 18:25Selon EL Houssaine Louardi, ministre de la Santé, le Maroc compte 97 centres de dialyse publics et 95 privés qui disposent de1.500 générateurs, 1.500 médecins et 1.000 infirmiers pour 9.250 patients (7.000 pris en charge par les centres relevant du ministère de la Santé et 2.250 par le privé). Pourtant, de l'aveu même du ministre, la réalité n'est pas si rose. En effet, le nombre de centres de dialyse demeure insuffisant et leur gestion pose toujours problème. C'est ce que nous a affirmé Dr Kasmi Abdelatif, ancien président de l'Association provinciale des ½uvres sociales d'El Jadida (APOS).
Pour lui, ces centres connaissent plusieurs contraintes et souffrent de nombreux maux. D'abord, l'insuffisance du budget de gestion car les ressources financières des associations restent faibles par rapport aux attentes des patients.
Même constat de la part de Mohamed El Hynda, responsable du centre de dialyse d'Oulad Teima qui nous a confié que son association vit une vraie crise et qu'elle est au bord de la faillite faute de fonds nécessaires pour gérer ledit centre. La situation financière estdevenue encore plus préoccupante, notamment avec la mise en place du Ramed. «Auparavant, les patients payaient 100 à 250 DH par séance mais aujourd'hui et avec le Ramed, ils ont droit à un accès gratuit aux services de dialyse, ce qui nous a privés d'une source importante de revenus», a-t-il ajouté.
Autre contrainte et pas des moindres, les listes des attentes qui s'allongent de mois en mois. En effet, les cas d'urgence perturbent le fonctionnement normal des centres et entraînent de nouveaux coûts qui restent imprévus. Ceci d'autant plus, quela capacité d'accueil de l'offre privée reste limitée avec une tendance à la saturation. «On ne peut laisser les gens mourir. C'est de notre responsabilité de les accueillir même si cela a un coût et c'est à nous de l'assumer», nous a confiéDr Kasmi Abdelatif.
Le manque de personnel qualifié pose également problème pour ces associations. D'après Dr Kasmi Abdelatif, les médecins spécialisés sont rares puisque leur nombre ne dépasse pas les 250 néphrologues dans tout le Maroc pour une population de 36 millions d'habitants. Sans parler du personnel infirmier et paramédical formé aux techniques d'hémodialyse qui reste lui aussi déficitaire.
Source : Liberation