Article N° 2527

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Polyarthrite rhumatoïde: l’indifférence n’a plus droit de cité...

Dr. Abderrahim Derraji - 28 avril 2013 20:37

La Campagne Nationale de Sensibilisation à la polyarthrite rhumatoïde (PR) a été officiellement lancée le mardi dernier à Casablanca. Cette campagne qui va durer jusqu'à la fin de 2013 a pour objectif de faire connaître cette maladie insidieuse et méconnue qui bouleverse la vie des patients qui en sont atteints.

La PR est une maladie inflammatoire chronique des articulations qui touche essentiellement les femmes. La destruction osseuse qui l'accompagne est à l'origine d'impotence fonctionnelle et d'handicap qui contraint 30% des patients à abandonner leur travail. La dépendance croissante des malades de leur entourage et leur solitude ont également de lourdes conséquences psychologiques sur ces eux.

Bien que la solidarité familiale soit omniprésente dans bien des cas, celle ci ne suffit malheureusement pas à couvrir les besoins générés par cette pathologie. Une solidarité nationale est également entrain de se frayer son chemin. Le Plan National de lutte contre la PR et cette Campagne Nationale de Sensibilisation en sont deux belles illustrations.

En organisant une telle campagne nationale, l'AMRAR (1), l'AMP (2) et la SMR (3) se sont assignés comme mission de contribuer à la sensibilisation des omnipraticiens et des pharmaciens pour mieux reconnaître les symptômes de la PR. Le diagnostic précoce et la prise en charge de cette pathologie par un rhumatologue notamment dans le cadre d'un réseau comportant d'autres professionnels de la santé contribueront, à n'en point douter, à retarder l'apparition des signes cliniques et le recours à la chirurgie.

Le traitement symptomatique de cette maladie repose essentiellement sur l'usage d'antalgiques et d'anti-inflammatoires selon des schémas codifiés permettant d'améliorer significativement la vie du patient. Quant au traitement de fond de première intention, il se fait à base de méthotrexate. Ce traitement financièrement accessible, ne suffit pas toujours pour une prise en charge optimale de certains patients. Ces derniers se retrouvent dans l'obligation de recourir aux biothérapies qui permettent de mieux maîtriser l'évolution de la maladie, tout en réduisant la fréquence des épisodes douloureux qui l'accompagnent.

Seulement, le coût mensuel exorbitant des cures de ces nouvelles thérapies n'est pas à la portée de la majorité des malades marocains, et seuls les patients qui disposent d'une couverture médicale ont une chance de bénéficier de ces traitements.

Enfin, les professionnels de la santé ont un rôle primordial à jouer dans la sensibilisation des citoyens par rapport à cette maladie, notamment l'importance d'une prise en charge précoce. Celle ci permet d'éviter ou du moins de retarder son évolution vers l'handicap.

Dr. Abderrahim Derraji

(1) AMRAR: Association Marocaine de Recherche et d'Aide Aux Rhumatisants.

(2) AMP: L'Association Marocaine de Lutte contre la polyarthrite.

(3) SMR: Société Marocaine de Rhumatologie.

Source : Pharmanews 185