Article N° 2335
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Les génériques moins efficaces contre le VIH ?
Dr. Imounachen Zitouni - 21 janvier 2013 17:10Le traitement actuellement recommandé pour les patients nouvellement diagnostiqués séropositifs au VIH est un comprimé unique, pris quotidiennement qui combine trois antirétroviraux: le ténofovir, l'emtricitabine et l'éfavirenz.
En 2012 un générique de la lamivudine, molécule qui a le même mode d'action que l'emtricitabine, est apparu sur le marché américain et, très prochainement l'efavirenz doit lui aussi tomber dans le domaine public. Il sera donc possible de remplacer le comprimé d'Atripla par trois comprimés dont deux seraient des antirétroviraux génériques.
Pour Rochelle Walensky et ses collègues de la Harvard Medical School à Boston, remplacer Atripla par des génériques entraîne des économies mais possède aussi deux inconvénients. Tout d'abord les patients doivent prendre trois comprimés au lieu d'un. Ce qui multiplie le risque d'oublis pouvant entraîner une diminution de l'efficacité du traitement. Par ailleurs, remplacer l'emtricitabine par la lamivudine diminuerait légèrement l'efficacité et pourrait augmenter le risque de résistance. Pour parvenir à cette conclusion les chercheurs se sont basés sur des études cliniques qui montraient pour Atripla une suppression virale chez 85 % des patients à 24 semaines, comparé à 78 % pour lamivudine-ténofovir-éfavirenz, et un taux d'échec après 24 semaines de respectivement 0,21 %/mois et 0,45 %/mois.
Est-ce que cela signifie que les génériques des antirétroviraux se montrent moins efficaces que les molécules originales? «L'efficacité virologique de l'emtricitabine et de la lamivudine est la même. La diminution de l'efficacité de l'association lamivudine-ténofovir-éfavirenz est liée à la prise de trois comprimés. On perd alors en simplicité et en observance», explique le docteur Marina Karmochkine, immunologiste à l'hôpital européen Georges Pompidou à Paris. Ce n'est donc pas l'efficacité intrinsèque des médicaments qui serait mise en cause mais la simplicité du traitement.
Source : http://sante.lefigaro.fr/