Article N° 2313

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Les services de contrôle resserrent l’étau

Dr. Zitouni Imounachen - 09 janvier 2013 18:34

Une descente des services de la police préfectorale à Derb Soltane, samedi dernier, a permis la saisie d'une cinquantaine de boîtes de médicaments et de produits dits aphrodisiaques. Il s'agit de comprimés, sirops, suppositoires, crèmes, lotions et produits de médecine parallèle pour maladies rénales. Les boîtes saisies ont attiré la suspicion de la police préfectorale qui n'a pas pu vérifier la traçabilité de ces produits portant des «explications» en langue chinoise ou espagnole. Une enquête a été ouverte afin de déterminer l'origine de cette marchandise et surtout le réseau de distribution et d'importation. Deux personnes ont été également arrêtées à Garage Allal.

Les services concernés ont aussi demandé une analyse scientifique des produits saisis afin de déterminer leur nocivité. «Les produits saisis ne sont pas les seuls à être vendus en marché noir. Les médicaments et produits de médecine traditionnelle contre le rhume, la toux et les maux de dos, d'articulations et de maladies rénales sont très convoités en hiver», nous confie un marchand ambulant à Derb Soltane. «Tous les citoyens n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments vendus en pharmacie.

Il faut dire que malgré les cas d'intoxication et les problèmes dermiques, la dernière tendance de la contrebande sur les marchés casablancais est aux produits cosmétiques. En effet, à Derb Soltane, des centaines de clients défilent chaque jour devant les étalages de lotions, lait, savons, soins du corps et du visage, ainsi que de palettes de maquillage au choix. Des produits signés Yves Saint-Laurent, Christian Dior, Givenchy, Garnier ou Avon...

Ce commerce pour le moins douteux, et qui devrait être sérieusement contrôlé, menace la santé des consommateurs. Selon un dermatologue à Casablanca, l'utilisation des produits cosmétiques périmés ou de contrebande peut causer l'apparition de boutons, de squames ainsi que de taches sur la peau. Ce genre de produits, d'où toute notice est absente, déclenche les allergies et le dessèchement de la peau.

Selon un laboratoire pharmaceutique international, le trafic de médicaments contrefaits met en danger la vie des patients, exposés à leur insu à des produits inefficaces, voire dangereux : «Le médicament n'est pas un produit comme les autres. Avant toute commercialisation, il doit obtenir une Autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par une autorité compétente». Cette AMM garantit la sécurité, la qualité et l'efficacité du produit. Les «faux médicaments» ne respectent pas ces exigences. Leur fabrication, frauduleuse, ne fait l'objet d'aucun contrôle des autorités sanitaires (ou des professionnels de santé). Rien ne garantit leur qualité ou leur efficacité. Ils peuvent être soit inactifs, donc inefficaces pour traiter ou prévenir une pathologie, soit toxiques et avoir des effets nocifs sur la santé des patients. La fabrication et la commercialisation de faux médicaments relèvent d'un véritable trafic international. Selon le laboratoire pharmaceutique, cette activité générerait des profits supérieurs à ceux du trafic illicite de stupéfiants, mais exposerait à des sanctions souvent très limitées.

Source : http://www.lematin.ma