Article N° 2199

Archives

Les premiers signes d’Alzheimer apparaissent plus de 20 ans avant !

Dr. Zitouni Imounachen - 11 novembre 2012 17:02

The Lancet Neurology vient de publier deux articles scientifiques qui font renaître l'espoir pour la prévention de la maladie d'Alzheimer. Les auteurs de ces études affirment avoir décelé des signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer une vingtaine d'années avant qu'elle ne se déclare cliniquement. Or, plus on agit tôt, plus on a de chance de ralentir voire de guérir la maladie. Lorsque la neurodégénérescence est diagnostiquée, le mal est fait et les patients ont déjà perdu environ 20 % de leurs neurones.

Dans les deux situations, les chercheurs ont utilisé comme cobayes des sujets touchés par une mutation sur le gène Psen 1 (préséniline 1), qui induit inéluctablement la démence en moyenne vers l'âge de 45 ans, c'est-à-dire de manière particulièrement précoce.

Parmi les 44 participants à la première étude, 20 étaient affectés par cette mutation. À l'aide de l'imagerie cérébrale, de prises de sang et de l'analyse du liquide céphalorachidien, les deux groupes ont pu être comparés. Alors même qu'aucun déficit cognitif n'est observé, les sujets avec Psen 1 muté présentaient une activité cérébrale plus forte au niveau de l'hippocampe et du gyrus parahippocampique, deux régions impliquées dans la mémoire. En parallèle, dans d'autres régions du cerveau, les auteurs ont relevé moins de matière grise. De plus, l'analyse du LCR a révélé que les futurs malades présentent déjà des taux de bêta-amyloïdes plus élevés.

Dans le second travail, les chercheurs ont utilisé un test spécifique pour détecter ces plaques amyloïdes dans le cerveau des patients, appelé tomographie à émission de positons au florbetapir. Cette fois, 50 nouveaux participants, âgés de 20 à 56 ans. Onze d'entre eux avaient déjà la maladie, 19 étaient porteurs de la mutation sur Psen 1 tandis que les 20 volontaires restants n'avaient ni l'altération génétique ni la démence.

Cette recherche a pu mettre en évidence que les plaques amyloïdes apparaissaient à l'approche de la trentaine et concorde donc avec les résultats précédents, constatant l'apparition de ces agrégats protéiques une quinzaine d'années avant le diagnostic clinique de la maladie.

Ces études laissent donc entrevoir la possibilité d'agir plus tôt pour stopper la maladie d'Alzheimer.

Source : http://www.futura-sciences.com