Article N° 2131
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Maladies chroniques, un grand défi pour le Maghreb...
Pharmacies.ma - 07 octobre 2012 10:46Le rapport publié par l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen et intitulé « Défis nationaux et enjeux partagés: les systèmes de santé en Algérie, Maroc et Tunisie » révèlent que le Maroc connaîtra, dans les années à venir, un changement radical de la carte épidémiologique nationale en raison de l'émergence de maladies graves et chroniques.
Les experts qui ont pris part au dernier Maghreb Health Summit (MHS) qui s'est tenu la semaine dernière à Alger, ont confirmés cette tendance dans les 3 pays du Maghreb. Ils l'ont expliqué par l'augmentation de l'espérance de vie, par l'augmentation de la population urbaine et par le changement des habitudes alimentaires. Les maghrébins finiront donc, par souffrir des mêmes pathologies que leurs voisins de la rive Nord de la méditerranée. En Algérie par exemple,ce sont les maladies cardiovasculaires qui font le plus grand nombre de victimes. Elles sont responsables d'un décès sur quatre.
La prise en charge de ces pathologies pèsera de plus en plus lourd sur les budgets alloués par les différents états maghrébins à la santé. Les résultats préliminaires des Comptes Nationaux de la Santé au titre de l'année 2010 qui viennent d'être publiés au Maroc ont révélé que la dépense globale de santé s'élève déjà à 47,7 Milliards de dirhams alors qu'elle ne dépassait pas 30,5 Milliards de dirhams en 2006. Cette dépense représentait 6,2% du PIB en 2010 contre 5,3% en 2006. Quant à la dépense annuelle moyenne en santé par personne, elle a atteint 1500 dirhams en 2010 contre 1000 en 2006.
Selon le Pr. Farid Chaoui, qui a été chargé de la réforme sur la santé et la sécurité sociale auprès du Premier Ministre algérien (1991-1992), les pays du Maghreb ne parviendront jamais à rattraper leur retard par rapport aux pays européens. Ceci devrait les inciter à adopter des stratégies plus réalistes en mettant en place des systèmes pertinents en phase avec les besoins en offre de soins de la population maghrébine. Les différents états devraient définir et hiérarchiser les priorités en matière de santé bien loin de toutes les formes de lobbying.
Parmi ces priorités, les actions de prévention et de sensibilisation devraient trouver pleinement leur place, tout autant que la consolidation des programmes de lutte contre les maladies chroniques.
Pour conclure, si les européens ont pu obtenir des avancées majeures grâce à leur coopération, les maghrébins qui partagent la même langue, la même religion et une histoire commune, devraient en faire autant car il y va de l'intérêt de 90 millions d'âmes...Abderrahim Derraji 7 octobre 2012Consulter Pharmanews 156Lien
Source : Pharmanews 156