Article N° 2123

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L'efficacité contestée des suppléments en testostérone

Pharmacies.ma - 04 avril 2012 05:00

Les dépenses publicitaires des laboratoires dans la presse écrite et sur les écrans de télévision outre-Atlantique ont bondi de 170 % au cours des cinq dernières années. Cette augmentation est due en grande partie à la multiplication des initiatives marketing visant à faire de la baisse des taux de testostérone après 50 ou 60 ans la cause des effets du vieillissement.Des efforts qui payent: le nombre de prescriptions de l'hormone mâle a presque doublé en cinq ans (+90 %), selon le cabinet d'études IMS Health. Parallèlement, les vendeurs de testostérone ont diversifié les modes d'administration pour les rendre plus conviviaux. Cantonnée pendant des décennies aux injections, la supplémentation passe désormais par des gels à appliquer sur les bras et les épaules ou des sticks semblables aux déodorants qu'il faut passer sous les aisselles.

Néanmoins, les doutes sont en effet nombreux sur les conséquences à long terme de cette supplémentation. «Il n'existe encore aucune étude sérieuse portant sur les effets secondaires de la prise de testostérone», note ainsi le Jacques Young, professeur d'endocrinologie à l'Université Paris Sud. L'hormone reste associée à des risques accrus de cancer de la prostate ou de maladies cardiovasculaires. Une étude menée en 2010 à l'Université de Boston avait d'ailleurs due être interrompue: les sujets recevant de la testostérone présentaient cinq fois plus de risques de déclarer un accident cardiaque.

Même si la prise de testostérone ne présentait pas le moindre risque, elle n'en serait pas forcément souhaitable. «Elle devrait être réservée aux véritables cas d'hypogonadisme, avec des taux extrêmement bas et une libido absente», assure le Professeur Young.

Source : sante.lefigaro.fr