Article N° 2028

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Débat sur les indices des crèmes solaires

Pharmacies.ma - 15 août 2012 18:23

Selon des tests en laboratoire menés à l'université de Nantes, on ne peut pas faire confiance aux chiffres de protection contre les UV inscrits sur les emballages des crèmes solaires.

D'après les mesures publiées par l'équipe de la professeur Laurence Coiffard, au laboratoire de pharmacie industrielle et cosmétologie de l'université de Nantes, certaines crèmes de grandes marques avec un indice affiché de 60, n'auraient en fait qu'une protection d'indice 30, ce qui peut facilement tromper les utilisateurs. Pour d'autres marques, la protection testée par le labo nantais est parfois très supérieure à ce qui est annoncé, avec un produit d'indice 60 mesuré à 108.

Les fabricants de protections solaires contestent avec vigueur les résultats des tests menés à Nantes, les déclarants «faux» et «non validés par les autorités». Il s'agit en fait d'un débat sur les méthodes d'analyse. L'équipe nantaise travaille depuis un peu plus de dix ans avec une méthode in vitro, réalisée en laboratoire dans des conditions contrôlées, mais qui n'est pas encore reconnue par la réglementation. L'industrie fait appel aux tests in vivo, réalisés en irradiants d'UV les dos de volontaires rémunérés, et en mesurant en combien de temps l'érythème, le coup de soleil, apparaît.

Mais Laurence Coiffard estime que plusieurs biais sont utilisés par l'industrie. En premier lieu, les résultats dépendent de la couleur de la peau des volontaires, et on obtient des indices plus élevés avec des peaux très blanches. C'est pour cela que les tests se font plus en hiver qu'en plein été, et la plupart sur des volontaires en Europe de l'Est. L'autre biais méthodologique est l'usage de molécules qui ont une activité anti-inflammatoire dans la composition des crèmes. Celles-ci retardent l'apparition de l'érythème et font artificiellement augmenter l'indice lors des tests réalisés sur la peau.

Toujours selon Laurence Coiffard, c'est sous les pressions des lobbys bio que les industriels cherchent à remplacer les filtres organiques utilisés traditionnellement par des composés minéraux, comme le dioxyde de titane et l'oxyde de zinc, avec lesquels il est impossible d'obtenir de forts indices comme 50 ou 50.

Source : lefigaro.fr/actualite