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Un spray nasal pour prévenir les suicides dans l’armée américaine

Pharmacies.ma - 24 août 2012 05:00

Pour lutter contre le suicide des soldats américains qui décime ses troupes - les morts par suicide dépassent désormais les décès sur le terrain, l'armée américaine a confié à des chercheurs la mission de mettre au point un spray qui empêcherait les militaires de passer à l'acte.

C'est le Dr Michael Kubek de l'Indiana University School of Medicine, auteur de nombreux travaux sur la TRH (thyrotropin-releasing hormone) qui dirigera les recherches. Cette hormone de l'hypothalamus régule en effet la fonction de la thyroïde qui elle-même peut être à l'origine de troubles de l'humeur. Par exemple, la dépression est un symptôme fréquent chez les patients souffrant d'hypothyroïdie.

Seulement la TRH, quipourrait aider à soigner l'anxiété, la schizophrénie ou la dépression est rapidement dégradée dans l'organisme - en cinq minutes seulement - et parvient difficilement au cerveau car elle est bloquée par la barrière hémato-encéphalique. Pour contourner cette barrière, le Dr Kubek s'est orienté vers un autre moyen d'accéder au cerveau, plus rapide et non invasif, à savoir la voie nasale. Les molécules absorbées par les muqueuses du nez atteignent rapidement le cerveau via les nerfs. De plus, le neurobiologiste s'est servi de nanoparticules biodégradables (à base de polylactide) comme vecteur protecteur de la TRH afin d'obtenir des quantités plus élevées du produit, pour une meilleure efficacité. Le chercheur a déjà testé avec succès ce qu'il décrit comme «un type de pharmacologie entièrement nouveau» pour soigner l'épilepsie chez le rat, la TRH étant capable d'agir contre les convulsions.

Dans le cas des soldats américains, la TRH pourrait être utilisée comme un médicament de crise pour contrer rapidement d'éventuelles idées suicidaires en produisant un calme et une légère euphorie quasi instantanément. Pour autant, ces aérosols n'ont pas pour ambition de se substituer aux thérapies actuelles, mais plutôt de les compléter.

Source : sante.lefigaro.fr