Article N° 2007

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Secteur pharmaceutique : quand l’union fait la force…

Abderrahim Derraji - 05 août 2012 17:43

L'annonce de la baisse des prix des médicaments de 30 à 60% a provoqué un tôlé chez les pharmaciens d'officine. En réaction à ces annonces, et pour protester contre l'accord conclu, de manière unilatérale, entre l'administration et les industriels le 11 juillet dernier, les représentants des conseils ordinaux et de la Fédération Nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (FNSPM) se sont retirés de la Commission Consultative du Médicament et des Produits de Santé.

A la suite de ce retrait, le bureau exécutif de la FNSPM a appelé à un conseil fédéral qui s'est tenu le jeudi dernier à Rabat en présence des membres du bureau des deux conseils régionaux. Cette rencontre à laquelle ont assisté la quasi-totalité des représentants des syndicats, a permis aux membres du bureau exécutif de la FNSPM d'informer ces derniers au sujet des baisses des prix annoncées et de leur impact sur l'économie de l'officine. Elle a aussi été l'occasion d'étudier les éventuelles actions à entreprendrepour préserver les intérêts des pharmaciens d'officine.

En parallèle à cette mobilisation, nous constatons que certaines interprétations de l'accord conclu entre les trois composantes de l'industrie marocaineet l'administration sont à l'origine d'un climat de tension dont les effets collatéraux font craindre le pire, et ce en dépit des déclarations des présidents du MIS(1) et de l'AMIP (2). A ce propos,l'article publié par le journal libération le 31 juillet 2012 sous le titre «Bataille rangée autour du prix du médicament» nous interpelle à plus d'un titre. En effet, cet écrit rédigé à partir de propos d'une source que le journaliste a préféré taire, remet en question la qualité des médicaments fabriqués au Maroc. D'après cette source « Les citoyens courent un vrai risque, car certains industriels sans scrupules importent de la matière première d'Inde et de Chine dont le degré de propreté laisse à désirer ». Sans s'attarder sur toutes les aberrations et inexactitudesque comporte cet article, on ne peut s'empêcher de nous demander : comment peut-on confier à un « journaliste » ne faisant pas la différence entre « propreté » et « pureté » de la matière première la publication d'un article sur un sujet aussi délicat?

A l'heure où dans d'autres pays les professionnels du secteur multiplient les opérations de communication pour que les patients aient davantage confiance dans les médicaments et dans leurs pharmaciens, nous continuons , au Maroc, à tolérer des dérives qui nuisent à la réputation du médicament marocain, des laboratoires qui le fabriquent et le Laboratoire Nationalqui le contrôle. A terme, ces agissements irresponsables finiront par jeter le discrédit sur les médecins prescripteurs et les pharmaciens.

Pour finir, on ne peut que regretter qu'une minorité soit, consciemment ou inconsciemment, entrain de scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis. Et on ose espérer que toutes les composantes du secteur du médicament fassent preuve de sérénité, de clairvoyance et surtout de solidarité. Aujourd'hui et plus que jamais, l'union des différents acteurs du secteur du médicament n'est pas qu'UNE des alternatives possibles qui s'offrent à nous, mais la condition sine qua non pour essayer de sauver ce qui peut encore l'être...

Pour consulter Pharmanews n° 147: cliquez ici MIS: Maroc Innovation SantéAMIP: Association Marocaine de l'Industrie Pharmaceutique

Source : Editorial de Pharmanews 147