Article N° 1970
Archives
VIH : des globules blancs très actifs
Pharmacies.ma - 17 juillet 2012 19:38Des chercheurs de l'Institut Cochin (Inserm, CNRS, Université Paris-Descartes), avec le soutien de l'Anrs, viennent de montrer que l'hyperactivation du système immunitaire lors d'une infection par le VIH pourrait reposer sur une population particulière de globules blancs.
En effet, le VIH a pour cible principale les lymphocytes T CD4. Au niveau de l'intestin, ces lymphocytes en permanence activés par le voisinage des bactéries intestinales deviennent la cible de l'infection par le virus ce qui induit leur destruction. La paroi intestinale, fragilisée, laisse alors passer des produits bactériens comme le lipopolysaccharide (LPS) dans le sang. Ces produits bactériens induisent une hyperactivation du système immunitaire, avec la production de cytokines inflammatoires, qui à leur tour induisent davantage d'activation des lymphocytes T CD4. Cela induit un cercle vicieux difficile à contrôler par les antirétroviraux même quand ils sont efficaces sur la charge virale plasmatique.
Les chercheurs de l'Institut Cochin ont confirmé que les patients qui avaient du VIH détectable dans leur plasma avaient une plus forte réponse de leurs cellules sanguines au LPS que ceux qui n'avaient plus de virus dans leur plasma grâce à un traitement antirétroviral. Après une analyse de toutes les populations susceptibles de produire des cytokines inflammatoires en réponse au LPS. Ils ont trouvé qu'une petite population de globules blancs, des monocytes porteurs de la molécule MDC-8, était plus abondante chez ces patients, et qu'elle était la principale responsable de la production exagérée d'une cytokine inflammatoire, le TNF-a.
Les monocytes MDC-8 sont déjà bien connus dans les lésions d'une maladie inflammatoires chronique de l'intestin, la maladie de Crohn, et d'autres maladies inflammatoires chroniques. Les chercheurs suggèrent qu'une destruction spécifique de cette population pourrait être induite par l'injection d'anticorps spécifiques. Cette stratégie permettrait de compléter l'action des antirétroviraux en interrompant d'une manière très ciblée le cercle vicieux d'hyperactivation du système immunitaire.
Source : inserm.fr