Le pharmacien d'officine se retrouve très souvent confronté à des situations délicates en rapport avec la délivrance des psychotropes. Quand il n'est pas envahi par un sentiment de peur et de grande solitude car il a osé refuser la délivrance d'une ordonnance non valide.Pour essayer d'aider le pharmacien à faire face à ses dilemmes cornéliens, mais aussi pour éclairer les pharmaciens sur le sujet, le syndicat des pharmaciens de Mohammedia (SPM) a programmé le mercredi 27 juin, une table ronde sous le thème : «Psychotropes : source d'inquiétude pour le pharmacien et pour le patient...»Cette manifestation, organisée en partenariat avec le GROUPE PHARMA5, a connu une très grandeaffluence de la part des pharmaciens de la cité des fleurs, ainsi que ceux des villes avoisinantes.C'est Monsieur Fassih Hicham, président du SPM, qui a donné le coup d'envoi à cette manifestation par le traditionnel mot de bienvenue.Le Pr. Abderrazzak Ouanass, Médecin chef adjoint de CHU de Psychiatrie Rabat Salé et Chef de service de la recherche biomédicale et clinique, a pris la parole par la suite. Il a commencé sa présentation par faire un rappel sur les différentes classes de psychotropes, leurs modes d'actions, leurs effets secondaires, les phénomènes de dépendance et le syndrome de sevrage que peuvent engendrer ces spécialités pharmaceutiques. Il a aussi rappelé le rôle important que doit jouer le pharmacien dans la prise en charge des patients sous psychotrope, notamment en s'assurant de la validité des ordonnances avant leur délivrance et en prodiguant toutes les informations et conseils nécessaires à une bonne observance des traitements.La seconde intervention était l'½uvre du Dr. Abdelhakim Zalim, Directeur de la Division de la Pharmacie. Ce dernier s'est attardé au cours de sa brillante allocution sur le cadre réglementaire des médicaments stupéfiants et psychotropes. Tout en illustrant ses propos par des exemples d'affaires ayant impliqué des pharmaciens d'officine dans le trafic de psychotropes, il a rappelé que la toxicomanie est un fléau mondial très complexe et que la lutte contre celui ci est l'affaire de tous.Avant de finir, Dr Zalim a souligné que « si la lutte contre la toxicomanie est la responsabilité de tous, le pharmacien d'officine y demeure un élément central car il représente le dernier rempart avant la catastrophe ».Le dernier intervenant de la matinée n'était autre que le Commissaire divisionnaire, Monsieur Habib Abderrahim, responsable des relations internationales de la sûreté national. Après une succincte présentation de son service, Mr Habib a rappelé que l'essentiel des produits illicites utilisés par les toxicomanes au Maroc provient des pays voisins, plus particulièrement l'Algérie et l'Espagne, tandis que le détournement de l'usage des psychotropes arrive loin derrière. Il a ajouté qu'un échange d'informations et une sensibilisation des pharmaciens sont des conditions nécessaires pour aboutir aux objectifs escomptés en matière de lutte contre la toxicomanie. A la fin de son intervention, il a rappelé que la réussite de cette lutte passe inéluctablement par la prévention d'un coté et de la coercition de l'autre.

Enfin, nous ne pouvons que féliciter le SPM, qui comme à l'accoutumée, a su rallier l'originalité du thème traité à la grande qualité des intervenants, le tout dans un cadre idyllique.Bravo !M. Zitouni Imounachen 29 juin 2012

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