Article N° 1899
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Des anti-inflammatoires contre le cancer de la peau
- 04 juin 2012 19:51Selon l'édition en ligne de la revue Cancer, une étude danoise comparant plus de 200.000 dossiers médicaux a mis en évidence l'existence d'un lien entre la prescription d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et le risque de deux types de cancer de la peau: le mélanome et le carcinome épidermoïde.
Comparées à des personnes ayant au plus deux prescriptions d'anti-inflammatoires entre 1991 et 2009, celles qui en avaient plus de deux présentaient un risque de cancer épidermoïde 15 % plus faible et un risque de mélanome malin 13 % plus faible. Le risque était encore plus faible avec 7 ans de traitement ou plus ou en cas de traitement intensif.
Ces médicaments semblent en revanche sans influence sur le risque de carcinome basocellulaire - le cancer de la peau le plus fréquent et celui qui répond le mieux aux traitements.
L'effet anticancéreux observé était principalement imputable à des médicaments comme l'ibuprofène, le naprofène, le diclofénac, l'étodolac ou encore le méloxicam, soulignent Sigrún Alba Jóhannesdóttir, de l'hôpital universitaire d'Aarhus (Danemark) et ses collègues. Le lien avec les anti-inflammatoires les plus récents (les coxibs) n'est pas démontré.
Selon le Pr Brigitte Dréno, directrice de l'unité de cancéro-dermatologie du CHU de Nantes, cette étude ouvre une piste de recherche intéressante. En prenant pendant longtemps des anti-inflammatoires, on ralentit peut-être l'apparition d'un déficit immunitaire cutané susceptible de provoquer la genèse d'un cancer.
L'effet de ces médicaments ne semble d'ailleurs pas limité à la peau. Une baisse du risque de cancer colorectal, de cancer du sein, de cancer de l'estomac a également été montrée dans d'autres études tandis qu'à l'inverse, une étude parue en septembre 2011 dans Archives of Internal Medicine a montré que leur utilisation prolongée (10 ans) triplait le risque de cancer du rein.
Pour l'heure, pas question de recommander la prise régulière d'anti-inflammatoires pour se prémunir d'un risque de cancer. Car des risques existent: la sécurité gastro-intestinale et cardio-vasculaire de ces médicaments est sous surveillance tout comme le risque de survenue de réactions cutanées graves qui leur est associé.Pharmacies.ma - 4 juin 2012(Source: sante.lefigaro.fr)
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