Article N° 1835

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La Hongrie punit les diabétiques pour leurs écarts de régime.

- 26 avril 2012 22:03

Dans le but de diminuer les coûts du système de santé, l'état hongrois vient de prendre une mesure drastique à l'égard des diabétiques : si leur taux de glucose augmente, les malades seront punis et les médicaments les plus efficaces leur seront refusés.

Cette tendance à observer les maladies suivant leur coût pour la collectivité est globale : en Grande-Bretagne, une étude souligne que les diabétiques menacent le système de santé de banqueroute, leurs traitements coûtant actuellement 9,8 milliards de livres sterling et risquant d'avoisiner les 16,9 milliards d'ici 2035.

Quand les économistes se penchent sur des problèmes de santé, c'est le loup qui rentre dans la bergerie. Cette apparente logique de punir les malades qui ne suivent pas scrupuleusement leurs traitements est une fausse bonne idée.

Déjà, on ne choisit pas d'être malade. Le diabète est une maladie plurifactorielle : il n'est pas lié qu'à l'alimentation, mais aussi à l'hérédité, aux gènes, au poids, ou encore au stress. Ce que va faire la Hongrie, c'est punir des malades d'avoir eu des parents diabétiques, d'être nés en quelque sorte ! C'est une double peine.

Il ne faut pas non plus infantiliser les malades. Les diabétiques ont tout à fait conscience que leur maladie touche le c½ur, les yeux, les reins, le sexe et qu'il faut donc faire attention. Mais la réalité n'est pas aussi simple : certains suivent bien leur régime mais, à cause du stress, n'arrivent pas à stabiliser leur diabète.

Avec ce type de mesure, les gens commencent à penser de façon insidieuse que tout ne peut pas être remboursé. Ainsi, petit à petit, on aboutit à une Sécurité sociale de plus en plus individuelle, plus du tout fondée sur la solidarité au sein de la collectivité. L'idée étant de responsabiliser davantage les malades et de ne plus payer pour les autres. Au lieu que la Sécu fonctionne sur le principe que chacun cotise selon ses moyens et bénéficie du système suivant ses besoins, les Français bénéficient du système de santé selon leurs moyens.Pharmacies.ma - 26 avril 2012(leplus.nouvelobs.com)

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