Article N° 1238
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Les personnes à risques d'Alzheimer peuvent retarder l'apparition des premiers symptômes
- 03 avril 2011 18:57
Les personnes à risques d'Alzheimer peuvent retarder l'apparition des premiers symptômesPour compenser la perte de cellules du cerveau humain, le cerveau possède deux mécanismes compensatoires: la plasticité et la redondance. Selon les résultats de la dernière étude clinique du Dr Sylvie Belleville, Ph. D. en neuropsychologie, auteure principale de cette étude et directrice de la recherche à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), publiée le jeudi dans le journal of neurology, l'espoir pour les personnes âgées à risque de développer la maladie d'Alzheimer pourrait résider dans la plasticité du cerveau.La plasticité cérébrale est la capacité de réorganisation que possède notre cerveau. Cette étude a montré que le cerveau ne perdait pas cette capacité plastique avec l'âge, même dans les stades précoces de la maladie d'Alzheimer. De ce fait, l'hypothèse des scientifiques était que certaines cellules traditionnellement impliquées dans d'autres processus du cerveau pourraient, grâce à un programme simple d'entrainement de la mémoire, prendre la relève temporairement puisqu'elles ne sont pas encore atteintes. Selon la Dr Sylvie Belleville, l'étude a validé cette hypothèse. L'imagerie fonctionnelle a montré cette diversification, et il a été noté une augmentation de 33 % de bonnes réponses à une tâche de mémoire après le programme d'entraînement chez les personnes aux prises avec des troubles cognitifs légers (tcl), et qui sont donc dix fois plus à risque de développer la maladie d'Alzheimer.Les chercheurs ont collaboré avec trente personnes âgées, 15 en bonne santé et 15 présentant des tcl. L'activité cérébrale des deux groupes a été analysée grâce à l'imagerie par résonance magnétique 6 semaines avant, une semaine avant et une semaine après le programme d'entraînement de leur mémoire. Avant l'entraînement, les résultats de l'imagerie par résonnance magnétique des personnes âgées en santé et celles présentant des tcl montraient de l'activité dans les régions du cerveau traditionnellement reliées à la mémoire. Tel qu'attendu, l'activité était moindre chez les personnes présentant un tcl. Après l'entraînement, les régions du cerveau des personnes âgées présentant des tcl ont montré une plus grande activité dans les régions normalement impliquées dans la mémoire mais également dans de nouvelles régions du cerveau habituellement reliées au langage, à la reconnaissance spatiale et aux capacités d'apprentissage. Selon le Dr Belleville, la comparaison de l'activité cérébrale lors de l'encodage, avant et après le programme d'entraînement indique qu'une plus grande activité après l'entraînement dans le gyrus inférieur pariétal droit est reliée à l'amélioration après l'intervention. Cette région du cerveau saine a donc pris la relève de la zone malade.Cette découverte ouvre de nouveaux horizons de recherche sur la possibilité d'augmenter la plasticité des régions concernées ou de retarder le moment où cette plasticité ne peut plus prendre la relève, et ainsi offrir quelques années supplémentaires sans symptômes de la maladie d'Alzheimer aux personnes atteintes.
Pharmacies.ma03 mars 2011
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