PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°540 29 juin 2020
28131 Destinataires
ESSENTIALE 10 OCTOBRE 2023
[ ÉDITORIAL ]
Psychotropes au Maroc : psychiatre désemparé, pharmacien angoissé et malade stigmatisé...

Abderrahim Derraji, Docteur en pharmacie

L’Association des psychiatres d’exercice privé (APEP) a organisé, mercredi dernier, un webinaire sur le thème «La problématique de la prescription des médicaments psychotropes au Maroc».

Pour animer ce séminaire virtuel, les organisateurs ont fait appel à trois psychiatres et autant de pharmaciens qui ont, deux heures durant, brossé un tableau des contraintes liées à la prescription et à la dispensation des psychotropes au Maroc.

Tous les intervenants, sans exception, ont pointé du doigt l’obsolescence du cadre juridique régissant les psychotropes, notamment le Dahir du 2 décembre 1922 portant règlement sur l’importation, le commerce, la détention et l’usage des substances vénéneuses.

Hormis quelques rares actualisations, ce texte attend toujours une vraie refonte lui permettant de s’adapter aux attentes des professionnels de santé et aux besoins des patients, sachant que le Maroc est signataire de plusieurs conventions internationales dont certaines attendent toujours d’être transposées en droit national. Il suffit de consulter ce Dahir hérité du protectorat pour se rendre compte de ses nombreuses insuffisances. La plupart des molécules dont il fait référence ne sont plus utilisées de nos jours, et paradoxalement, ce texte de loi qui réglemente les psychotropes, ne comporte aucun article citant le terme «psychotrope».

À l’obsolescence du cadre juridique vient s’ajouter l’absence d’outils permettant de sécuriser la délivrance des psychotropes comme l’ordonnance infalsifiable ou le dossier médical partagé qui est en vigueur dans la plupart des pays voisins. Les pharmaciens ne disposent pas non plus d’une liste officielle des psychotropes et encore moins des psychotropes détournés de leur utilisation.

Conséquence prévisible : un climat de suspicion et une législation qui peuvent, en un clin d’œil, faire basculer le pharmacien du statut d’honorable professionnel de santé à celui de trafiquant de stupéfiant. Les officinaux sont, de ce fait, acculés à appliquer la loi à la lettre, ce qui impacte la compliance  aux traitements des patients qui n’arrivent pas à renouveler à temps leurs ordonnances.

Pour éviter cette situation kafkaïenne, certains pays comme la France autorisent le pharmacien, sous certaines conditions, à renouveler les ordonnances de malades chroniques arrivées à expiration.

Par ailleurs, la crise sanitaire actuelle et le confinement qui l’a accompagnée n’ont laissé aucun choix aux psychiatres qui ont eu recours aux techniques de l’information et de la communication pour transférer les ordonnances aux patients ou aux pharmaciens. Cette expérience devrait inciter les pharmaciens et les psychiatres à travailler ensemble pour trouver des solutions à même de garantir un transfert sécurisé des ordonnances empêchant ainsi la lutte contre le trafic et le mésusage d'entraver l’approvisionnement des vrais malades en psychotropes.

Pour conclure, la problématique de la prescription et la dispensation des psychotropes ne peut être résolue qu’avec un cadre réglementaire efficient et adapté aux conventions internationales signées par le Maroc. La collaboration entre les psychiatres et les pharmaciens est primordiale, mais sans l'implication effective de l’administration et une vraie volonté politique, le Dahir de 1922 risque d'avoir de beaux jours devant de lui !

Lien du webinaire 

 

Revue de presse
Marché du médicament : le Conseil de la concurrence pointe du doigt les dysfonctionnements du secteur Marché du médicament : le Conseil de la concurrence pointe du doigt les dysfonctionnements du secteur

Lors de sa 7e session ordinaire organisée jeudi dernier, le Conseil de la concurrence a examiné et adopté à l’unanimité le projet d’avis relatif à la situation du marché du médicament au Maroc. Le diagnostic établi par les membres de ce Conseil pointe du doigt de nombreux dysfonctionnements que connaît le marché du médicament au Royaume.

En ce qui concerne la vision stratégique future, le Conseil de la concurrence recommande l'élaboration d’une véritable politique nationale du médicament qui puisse répondre aux impératifs de la sécurisation de l’approvisionnement du Maroc en médicaments et dispositifs médicaux. Cette politique doit être en conformité avec les nouvelles priorités épidémiologiques de la population marocaine, comme elle doit prendre en considération le pouvoir d’achat des citoyens et la nécessité de garantir la qualité ainsi que le respect des normes sanitaires universelles.

Le Conseil de la concurrence recommande au gouvernement de réunir les conditions permettant de bâtir un réel écosystème national du médicament, porté par une industrie pharmaceutique solide, un système national d’innovation et de formation approprié dans ce domaine, le tout construit à partir d’un nouveau modèle économique qui favorise la création de champions nationaux du médicament.

Le Conseil de la concurrence recommande également la création d’un cadre institutionnel permettant de mobiliser et fédérer les synergies entre tous les intervenants du marché : les Autorités publiques compétentes, les régulateurs, des organismes gestionnaires, les industriels, les laboratoires, des médecins, les pharmaciens, les distributeurs de gros et de détail, les associations de consommateurs et les chercheurs…

Le rapport adopté préconise également la mise en place de l’Agence nationale du médicament. Les membres du Conseil de la concurrence s'accordent sur la nécessité de repenser son pilotage institutionnel, ses missions et son cadre juridique, à la lumière des nouvelles données que connaît la problématique du médicament aujourd’hui. Cette Agence doit être dotée d’un Observatoire national des médicaments capable de générer des informations sur toutes les dimensions stratégiques de l’ensemble du secteur. Le Conseil de la concurrence estime qu’il est aussi important de reconsidérer le statut actuel de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) pour lui conférer une réelle autonomie de gestion et une indépendance effective vis-à-vis de la tutelle.

Le Conseil de la concurrence insiste sur la nécessité de mener des réformes de structures portant sur la redéfinition des modalités d’organisation du marché du médicament, la refonte en profondeur du cadre juridique organisant ce marché et le développement de nouveaux leviers pour en améliorer la situation de la concurrence notamment en mettant en place les mécanismes garantissant la transparence du système de gestion et de régulation du secteur, notamment au niveau de l'attribution des AMM, la gestion transparente des marchés publics, les modalités de fixation des prix, le contrôle de la qualité, la protection des brevets, et le contrôle maîtrisé des importations.

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Une dizaine de nouvelles AMM et 138 baisses de prix des médicaments. Une dizaine de nouvelles AMM et 138 baisses de prix des médicaments.

L’arrêté du ministère de la Santé n° 1500.20 du 5 juin 2020 publié le 25 juin 2020 comporte les Autorisations de mise sur le marché (AMM) de 10 nouveaux médicaments : Kisqali, Tresiba, Zerbaxa, Droperidol, Tiova, Xycet, etc. Cet arrêté comporte aussi 138 nouvelles baisses de prix de médicament rendues possible grâce aux alignements de prix engendrés par la mise en application du Décret 2.13.852 lors des renouvellements quinquennaux des AMM.

Ces baisses ont touché des spécialités de différentes classes thérapeutiques: antihypertenseurs, antibiotiques, antifongiques, corticoïdes, anticancéreux, normolipémiants, etc.

Certains médicaments ont connu une forte baisse comme l’antinéoplasique Gazyva1000 MG / 40 ML dont le Prix public de vente (PPV) est passé de 39 772 à 25 900 DH et Fabrazyme 35 MG dont le PPV est passé de 38 140 à 35 486. Tous les génériques à base de fluconazole ont également connu une baisse puisque le prix de leur princeps le Diflucan a été revu à la baisse.

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Covid-19 : 10 millions de cas confirmés à travers le monde Covid-19 : 10 millions de cas confirmés à travers le monde

Le monde vient de franchir le cap de 10 millions de personnes contaminées par le Sars-CoV-2. Les États-Unis comptabilisent le plus grand nombre de sujets contaminés avec 2,5 millions de cas Covid-19+ et 125.000 décès. 
La plupart des pays continuent à compter leurs nouveaux cas, et même la Chine qu’on croyait tirée d’affaires recommence à enregistrer de nouveaux cas. Quelque 311 contaminations ont été enregistrées à Pékin. Quant à l'Europe, c'est pour le moment le continent qui a été le plus touché par la pandémie avec 2,6 millions de cas.

L'Iran est le pays le plus affecté par le nouveau coronavirus au Moyen-Orient, le nombre de victimes a atteint quelque 10.508 morts.

L'épidémie prend un nouveau tournant en Inde avec 500.000 personnes affectées par le Covid-19 et 18.500 cas rien que samedi dernier et en Amérique du Sud. Le Brésil est l’un des pays les plus touchés au monde. Les autres nations, comme la Bolivie, connaissent aussi une évolution inquiétante. Ce pays a atteint 30.000 sujets Covid-19+.
Source : AFP

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