PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°536 25 mai 2020
28136 Destinataires
ESSENTIALE 10 OCTOBRE 2023
[ ÉDITORIAL ]
Médecins-pharmaciens : L’heure est à l’interprofessionalité !

Par Abderrahim Derraji, Docteur en pharmacie

Depuis le début de la pandémie, tous les professionnels de santé se sont surpassés pour faire face à la situation sanitaire du Royaume dont les mesures prises pour contenir la Covid-19 ont été saluées, entre autres, par l’Union européenne [1].

À l’instar des autres professionnels de santé, les pharmaciens n’ont pas démérité. Toutes les officines sont restées ouvertes et le service d’astreinte a même été amélioré dans toutes les villes de telle sorte que chaque quartier dispose de sa propre pharmacie de garde.

Durant cette période, les pharmaciens ont été confrontés à des situations particulières. En effet, beaucoup de patients n’ayant pas pu renouveler leurs ordonnances en raison de problèmes liés au transport, ou par ce qu’ils avaient tellement peur d’être contaminés par la Covid-19 qu’ils se sont cloîtrés chez eux. Pour ces malades, les pharmaciens ont essayé de trouver des solutions pour qu’ils n’arrêtent pas leurs traitements. Les ruptures de stock ont aussi contraint les pharmaciens à chercher des alternatives pour les patients, y compris quand ils n’arrivent pas à joindre le prescripteur.

Devant cette situation, la présidente du Conseil régional des pharmaciens d’officine du Sud (CRPOS) a sollicité le ministre de la Santé pour qu’il prévoit des dispositions pour que les pharmaciens puissent, à titre dérogatoire, substituer un médicament par un autre appartenant au même groupe de génériques, sachant que depuis la promulgation du décret n° 2-13-852 du 18 décembre 2013 [2], les écarts de prix entre les génériques s’est réduit comme une peau de chagrin.

Un mois après la correspondance de la présidente du CRPOS qui est restée lettre morte, des députés du parti de l’Istiqlal ont émis une proposition d’amendement de l’article 29 de la Loi 17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie. Cette proposition prévoit d’autoriser les pharmaciens à pratiquer la substitution par un générique moins cher.

Sachant que la substitution bien encadrée est de mise dans la plupart des pays et que la pratique officinale doit évoluer en permanence pour améliorer l’accessibilité aux médicaments, la plupart des pharmaciens ont été surpris par un communiqué émanant d’une représentation syndicale de médecins assimilant à tort le remplacement d’une marque commerciale par une autre à de l’exercice illégal de la médecine.

Ce communiqué et les échanges sur les réseaux sociaux qu’il a déclenchés ont malheureusement réveillé de vieux démons qui ont rapidement fait voler en éclats l’ambiance amicale et confraternelle qui prévalait entre les deux corporations.

Bien évidemment, personne ne peut remettre en question les exigences des médecins quand elles sont bien fondées.

En effet, une enquête à visée descriptive sur l’utilisation des antibiotiques génériques ayant inclus, en 2010, quelque 114 médecins généralistes exerçant dans le secteur public au niveau de la préfecture de Marrakech [3], a révélé que les médecins qui «ne semblent pas opposés à l’utilisation des médicaments génériques», veulent «des preuves scientifiques attestant la qualité des génériques». Ils ont également besoin d’un répertoire officiel de groupes génériques.

On peut aussi admettre aisément un refus de recours aux génériques quand il s’agit de médicaments à marge thérapeutique étroite (MTE) où contenant un excipient qui n'est pas toléré par le patient, mais on ne peut pas justifier le refus de substitution par une étude n’ayant jamais existé [4] et attaquer au passage la profession pharmaceutique en proférant des propos qui ont provoqué l’indignation de tous les pharmaciens.

Depuis la proposition d’amendement de la Loi 17-04 formulée par le parti de l’Istiqlal, on assiste à des échanges musclés sur les réseaux sociaux. On a pu lire des commentaires du genre : «Celui dont la maison est de verre doit se garder de jeter des pierres aux autres». Une phrase qui vient nous rappeler que les propos irréfléchis et incongrus peuvent provoquer une escalade qui finira par affecter l'image des deux professions. L’heure n’est pas aux jets de pierres ! Les médecins et les pharmaciens que l’intérêt du patient réunit ne peuvent que se respecter mutuellement et c’est d’ailleurs souvent le cas. Ce respect n’est, en aucun cas, incompatible avec l’évolution des deux professions.

Dans d’autres pays, l’interprofessionalité est devenue la règle. Les pharmaciens ont été autorisés à vacciner afin d’améliorer la couverture vaccinale. Ils font également du suivi thérapeutique de certaines maladies chroniques et contribuent à améliorer l'observance aux traitements. Dans certains pays, les officinaux peuvent même prescrire des médicaments. Ces missions qui répondent à des impératifs de santé publique sont bien encadrées et respectent des protocoles précis. Elles sont également conditionnées par des modules de formation dont la finalité est d’optimiser l’apport du pharmacien.

Pour conclure, la médecine et la pharmacie sont des professions nobles et complémentaires qui doivent être pratiquées d’une manière éthique et conformément aux lois en vigueur. Les pharmaciens et les médecins doivent entretenir des relations confraternelles et surtout éviter de se donner en spectacle particulièrement sur les réseaux sociaux ou par presse interposée. Ceci est aussi valable pour leurs représentants. Martin Luther-King, n’a-t-il pas dit: «Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots»?

Références

[1] Lien  
[2] Lien 
[3] Enquête sur l’utilisation des antibiotiques génériques.
H. Chegour, M. Bouskraoui* *Service de pédiatrie A. Hôpital AR-Razi. Po?le Me?re-Enfant. CHU Mohammed VI. Marrakech
[4] Le communiqué en question évoque une étude qui n’a jamais été menée.
En réalité, il s'agit d'une présentation faite au Colloque national de la pharmacie tenu à Marrakech au mois de mars 2010. (Lien du diaporama : lien )
L’auteur de la présentation avait expliqué que 80% des malades s’adressent directement chez leurs pharmaciens pour avoir des conseils.
L’auteur du communiqué a fait une confusion entre le nombre de patients qui demandent conseil au pharmacien et le chiffre d'affaires réalisé par patient.

Revue de presse
L’efficacité de l’Avigan® dans la prise en charge de la Covid-19 n’est toujours pas avérée L’efficacité de l’Avigan® dans la prise en charge de la Covid-19 n’est toujours pas avérée

Avigan®, le traitement de la grippe développé par le groupe japonais Fujifilm et mis sur le marché en 2016, a été envisagé dans la prise en charge du nouveau coronavirus.

Ce traitement, qui serait potentiellement tératogène, est réservé aux épidémies de virus grippaux nouveaux ou ré-émergents quand les autres antiviraux s’avèrent inefficaces. Il n’est disponible ni dans les pharmacies, ni dans les hôpitaux. Seul le gouvernement japonais peut donner le feu vert pour que ce médicament puisse être utilisé.

Au mois de mars dernier, Fujifilm avait annoncé la mise en route d’un essai clinique de phase III au Japon pour évaluer l’innocuité et l’efficacité d’Avigan® contre le SARS-CoV-2 et exploiter de ce fait son mécanisme d'action inhibant sélectivement l'ARN polymérase impliquée dans la réplication virale.

Une étude phase II allait également être menée aux États-Unis. Celle-ci devait porter sur environ 50 patients atteints de Covid-19. Le gouvernement japonais laissait entendre une AMM de ce produit avant la fin du mois de mai.

Un article publié par «Kyodo News» et repris par l’agence «Reuters» le 19 mai a volatilisé tous les espoirs du groupe nippon. L’article en question reprend les propos d’un professeur de médecine indiquant qu’«il n'y a actuellement aucune donnée montrant qu'Avigan® a une efficacité élevée». Cette annonce a provoqué le 20 mai une baisse de 4,7% du titre de Fujifilm.
Source : https://www.industriepharma.fr 

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Les autorités réglementaires allemandes donnent leur accord pour un essai d’un candidat médicament dans la prise en charge de la Covid-19 Les autorités réglementaires allemandes donnent leur accord pour un essai d’un candidat médicament dans la prise en charge de la Covid-19

Dans un communiqué du 25 mai, la biotech Abivax a annoncé que les autorités réglementaires allemandes, BfArM (Bundesinstitut für Arnzeimittel und Medizinprodukte), viennent d’autoriser une étude de Phase 2b/3 d’ABX464 chez les Covid-19+.

Il s’agit de l’essai «miR-AGE», un essai randomisé, en double-aveugle et contrôlé contre placebo. Cet essai inclura 1.034 patients âgés atteints du SARS-CoV-2 ou à risque élevé.

L’objectif principal de cet essai est de valider le potentiel d’ABX464 à bloquer la réplication virale chez les patients ainsi que l’inflammation sévère qui mène au syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).

Abivax a récemment annoncé l’autorisation de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM - France) et du Comité d’éthique français pour cette étude Covid-19 pan-européenne.

«Nous sommes très heureux d’avoir obtenu l’autorisation des autorités réglementaires allemandes si rapidement et peu après l’approbation de l’ANSM. Des demandes d’approbation réglementaires supplémentaires dans d’autres pays qui ont été particulièrement touchés par la Covid-19 comme l’Espagne, l’Italie, la Belgique et le Royaume-Uni, sont en cours, afin d’obtenir sans délai l’autorisation pour traiter des patients atteints de la Covid-19 à risque élevé avec ABX464 dans le cadre de l’essai miR-AGE», a déclaré le professeur Hartmut Ehrlich, directeur général d’Abivax.

Et d’ajouter : «Avec le financement assuré par Bpifrance, nous attendons l’inclusion des premiers patients pour la fin du mois de mai et les premiers résultats à la fin de cette année.»

Le biotech indique que ABX464 est la seule molécule connue avec un tel triple effet. Grâce à l’administration orale d’ABX464, il est possible d’inclure à la fois des patients hospitalisés ou non dans cet essai. Par conséquent, les patients à risque élevé seront traités précocement après avoir été diagnostiqués, ce qui pourrait sauver des vies en empêchant la maladie de progresser au stade sévère et en évitant une surcharge hospitalière.
Source : https://www.industriepharma.fr

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Malgrè les critiques, l’Inde recommande l'hydroxychloroquine Malgrè les critiques, l’Inde recommande l'hydroxychloroquine

Le Conseil indien de la recherche médicale recommande l’hydroxychloroquine alors qu’une étude mondiale montre l’inefficacité et la dangerosité de la chloroquine dans le traitement du Covid-19.

L’étude en question est une étude d’envergure qui a été publiée par le journal «The Lancet». Ladite étude a révélé l’inefficacité et la dangerosité de la chloroquine dans la prise en charge de la Covid-19, sachant que d’autres études de moindre importance avaient abouti à la même conclusion.

Le Conseil indien a même recommandé d’en augmenter l’utilisation et de l’administrer à tout le personnel soignant ainsi qu'aux forces de police.

«L’étude de ‘‘The Lancet’’ montre, sans l’ombre d’un doute, que l'hydroxychloroquine fait plus de mal que de bien. Ils veulent rassurer la population, mais cela peut être dangereux ! Cette molécule augmente les chances de mourir du virus et les complications cardiaques», estime le docteur Shriprakash Kalantri, directeur du Mahatma Gandhi Institute of Medical Science, dans le Maharashtra.

L’Inde est le principal producteur du médicament. Il fournit 446 millions de comprimés d’hydroxychloroquine à 33 pays et prévoit d’augmenter sa production dans les mois à venir.

Le Conseil indien de la recherche médicale recommande l’Hydroxychloroquine alors qu’une étude mondiale montre l’inefficacité et la dangerosité de la chloroquine dans le traitement du Covid-19.

L’étude en question est une étude d’envergure qui a été publiée par le journal «The Lancet». Cette étude a révélé l’inefficacité et la dangerosité de la chloroquine dans la prise en charge de la Covid-19, sachant que d’autres études de moindre importance avaient abouti à la même conclusion.

Le Conseil indien a même recommandé d’en augmenter l’utilisation et de l’administrer à tout le personnel soignant ainsi qu'aux forces de police.

« L’étude de The Lancet montre, sans l’ombre d’un doute, que l'hydroxychloroquine fait plus de mal que de bien. Ils veulent rassurer la population, mais cela peut être dangereux ! Cette molécule augmente les chances de mourir du virus et les complications cardiaques », estime le docteur Shriprakash Kalantri, directeur du Mahatma Gandhi Institute of Medical Science, dans le Maharashtra.

L’Inde est le principal producteur du médicament. Il fournit 446 millions de comprimés d’hydroxychloroquine à 33 pays et prévoit d’augmenter sa production dans les mois à venir.
Source : http://www.rfi.fr 

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