PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°363 01 novembre 2016
34124 Destinataires
[ ÉDITORIAL ]
Pharmacien et médecin, pour le meilleur et pour le pire !

Des siècles durant, le médecin faisait à la fois son travail et celui du pharmacien. Et ce n’est qu’au VIIIe siècle qu’on a commencé à voir les prémices d’une profession indépendante(1). En effet, d’après Youhanna ibn Massaouih (Jean Meesué), Issa Abou Qoreïch a été le premier pharmacien indépendant. Ce dernier disposait d’une pharmacie près de la porte du palais du Calife abbasside Al-Mahdi (775-785 J.-C.). Ce «Saydali», comme on l’appelait à cette époque, avait acquis une telle notoriété que le Calife lui demanda d’abandonner son officine pour se mettre exclusivement à son service.

Abou Bakr Al-Razi (Rhazes) est également un pharmacien qui a beaucoup compté puisque c’est l’un des premiers à avoir contribué à identifier la pharmacie en tant que profession et en tant que science. Il lui consacra pas moins de 400 pages de son célèbre œuvre «Al-Hawi». Dans son introduction, Al-Razi y définit la pharmacie comme étant «la connaissance des médicaments, la faculté de différencier la bonne qualité de la mauvaise, d’identifier le pur et le falsifié». «Ce savoir n’est pas nécessaire au médecin, mais il lui est utile ; il est cependant obligatoire (dharouri) pour le pharmacien».

La profession pharmaceutique a donc vu le jour dans le monde arabe au IXe siècle. Son développement amena les Califes et les gouvernements ainsi que les professionnels à en faire une profession spécialisée, autonome et à promulguer les textes permettant son organisation.

Au Maroc, les premières pharmacies ont vu le jour au début du XXe siècle (2). Le premier texte de loi réglementant la pharmacie date de 1916.

Aujourd’hui, la profession est régie par plusieurs textes de loi dont le plus important est le Code du médicament et de la pharmacie qui définit, dans son article 29, les règles et les conditions de la dispensation.

On assiste cependant à un décalage entre l’exercice tel qu’il est défini par la loi et l’exercice tel qu’il est pratiqué au quotidien. Un des exemples les plus parlants est la délivrance des contraceptifs oraux. Ces spécialités qui appartiennent au tableau «A» ne peuvent pas, en théorie, être délivrées sans une ordonnance valable. Et même si le Maroc a longtemps fait de la planification familiale une priorité, aucun aménagement n’a été fait au niveau de la loi pour permettre au pharmacien de conseiller les contraceptifs ou au moins de les renouveler. Ceci n’est pas le cas dans d’autres pays, notamment la France où le pharmacien peut renouveler, en toute légalité, une ordonnance de contraceptif même si celle-ci est arrivée à échéance. La loi HPST (3) lui permet également de «dépanner» un malade chronique s’il estime que l’arrêt du traitement peut lui porter préjudice.

Les pharmaciens maghrébins réunis, le 25 octobre 2016, à Alger dans le cadre des RIPA (4) en présence d’experts français et québécois se sont penchés sur le modèle d’exercice de la pharmacie au Québec, un modèle où les soins pharmaceutiques ont contribué à valoriser l’apport du pharmacien dans la prise en charge du patient. Le cas français est aussi intéressant. 
Des expériences sont actuellement menées dans l'hexagone en impliquant le pharmacien pour améliorer la prise en charge des patients sous AVK (anti-vitamine K) ou asthmatiques. Pas plus tard que la semaine dernière, les députés ont adopté un amendement qui autorise les pharmaciens, pendant une période d'essai de trois ans, à vacciner les adultes contre la grippe. Un autre amendement présenté comme symétrique a été adopté. Il s’agit de l’expérimentation pendant trois ans de la détention par le médecin généraliste en vue de l’administration du vaccin contre la grippe. Ces deux décisions ont été prises pour améliorer la couverture vaccinale de la grippe qui reste anormalement basse en France.

En Occident, l’évolution des professions de pharmacien et de médecin tend vers une convergence des missions pour optimiser la prise en charge des malades. Cette évolution est inévitable pour le Maghreb, autant l’anticiper et bien la préparer, avec l’intérêt du patient comme leitmotiv.
Par Abderrahim DERRAJI

(1) Revue d'histoire de la pharmacie  Année 1996  Volume 84 Numéro 312 pp. 509-511
(2) http://pharmacie.ma/page/532/histoire_de_la_pharmacie
(3)  Hôpital, patients, santé et territoires (21 juillet 2009)
(4)  Rencontres internationales de pharmacie d’Alger

Revue de presse
L'exposition à certains polluants augmente le risque de diabète L'exposition à certains polluants augmente le risque de diabète

Selon une étude suédoise publiée dans leBMJ ( British Medical Journal), réduire de 25 % l’exposition à certains perturbateurs endocriniens permettait de diminuer de 13 % la prévalence du diabète de type 2 chez les plus de 70 ans. Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont utilisé les données issues d’une cohorte de Suédois, âgés de 70 ans, pour lesquels ils disposaient des concentrations sanguines d’exposition à quatre polluants chimiques : un phtalate, un polychlorobiphényl (PCB), un pesticide chloré persistant et un perfluoroalkyle.

Résultat, le risque de diabète de type 2 chuterait de 13 % pour une diminution simultanée d’exposition aux quatre perturbateurs endocriniens. Au total, en Europe, cela se traduirait par une réduction de 152 481 cas de diabète et par 4,5 milliards d’euros d’économies.

La baisse des cas de diabète est encore plus spectaculaire si l'on réduisait de 25 % l’indice de masse corporelle de ces individus. En effet, selon les chercheurs, la prévalence du diabète reculerait alors de 40 %, soit 469 172 cas en moins, et l’économie s’élèverait à 13,9 milliards d’euros.
Source : Lequotiendupharmacien.fr

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Voile : quand la discrimination s’invite dans un cabinet médical Voile : quand la discrimination s’invite dans un cabinet médical

A Lyon, Une mère de quatre enfants portant le voile, se rend dans le cabinet habituel de son médecin généraliste en raison d’une aggravation de son hypotension. Le praticien qui la reçoit est une remplaçante. Selon la patiente, l’examen est réalisé rapidement : la prise de pression artérielle est effectuée sans même que la manche soit relevée. Une prescription est rédigée. La patiente aurait indiqué qu’elle tolère mal le médicament prescrit et souhaite un autre traitement, qui lui est habituellement recommandé, mais dont elle a oublié le nom. Le ton monte et le praticien se montrerait alors brusque : « quand vous vous en souviendrez, vous reviendrez me voir ». Au cours des échanges qui suivent, la patiente obtient du praticien l’autorisation de la filmer.

Devant le téléphone, le médecin indique clairement son refus de soigner des femmes voilées, avoue avoir probablement « bâclé » l’examen du fils de la patiente lors d’une précédente consultation parce que la mère était voilée et lance « surtout, portez plainte, au moins qu’on médiatise un peu la chose » et assène : « je n’aime pas les femmes voilées, je n’aime pas les musulmans, je ne veux pas de femmes voilées en France ».

La patiente a alors porté plainte devant le parquet de Chambéry, qui avait choisi de classer sans suite. L’Ordre des médecins, également alerté, a pour sa part d’abord tenté une conciliation qui s’est révélée impossible. L’affaire a donc finalement été examinée devant la chambre disciplinaire du Conseil de l’ordre de Rhône-Alpes et son verdict rendu le 1er octobre dernier vient d’être rendu public.

Dans sa décision, la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins estime que le médecin « a exprimé son opinion sur le port du voile par les femmes musulmanes (…) en des termes (…) qui ont une teneur manifestement empreinte d’islamophobie ».

« Même s’il est permis d’admettre que le comportement de sa patiente a pu en favoriser l’expression, ces excès de langage (…) constituent une faute » et poursuit en indiquant que « ces excès de langage qui n'ont donné lieu à aucune manifestation de repentir, alors que le code de déontologie médicale impose aux médecins de s'abstenir d'émettre des propos scandaleux, constituent une faute au regard du code de la santé publique ».

En conséquence l'institution a décidé de sanctionner la praticienne d’un mois d’interdiction d’exercer, avec sursis.

La plaignante a expliqué « ce sérieux avertissement donné à cette femme médecin servira d’exemple, je l’espère, et constitue une première victoire qui est essentielle pour la suite. Car je n’oublie pas que le parquet de Chambéry a classé l’affaire sans suite. Maintenant, je vais pouvoir à nouveau me tourner vers la justice de mon pays ». Affaire à suivre, donc.
Source : JIM

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Le psoriasis est d’abord dû aux gènes Le psoriasis est d’abord dû aux gènes

À l’occasion de la 13ème Journée mondiale du psoriasis qui s’est tenue le samedi 29 octobre, l’association France Psoriasis a testé les connaissances de 1054 personnes sur cette maladie qui touche 2,5 millions de personnes dans le pays. Parmi les 1054 participants au sondage, 91% ont déclaré connaître le psoriasis. Pourtant, leurs réponses ont trahi la persistance de fausses croyances sur cette maladie inflammatoire de la peau.

Parmi les personnes interrogées, 38% pensent en effet que le psoriasis est une maladie psychologique, tandis que près de la moitié affirme qu’il est possible d’en guérir. De même, la majorité (80%) ignore sa composante génétique et son caractère chronique (59%). Un petit nombre de personnes attribue cette maladie à un manque d’hygiène (6%) ou pense qu’elle est contagieuse (12%). Autant de préjugés tenaces qui nuisent à la qualité de vie des personnes concernées. Sur 611 malades interrogés, 27% ont déclaré cacher leur maladie ou en avoir honte.

«Il arrive régulièrement que des enfants non-diagnostiqués soient orientés vers un pédopsychiatre plutôt que vers un dermatologue, rapporte le Dr Emmanuel Mahé, chef du service de dermatologie du centre hospitalier Victor Dupouy à Argenteui (95). Or le psoriasis n’est pas lié au stress ou à la nervosité, mais avant tout aux gènes».

La maladie est déclenchée par l’interaction entre certains gènes et des facteurs environnementaux, qui entraîne une réaction inflammatoire de la peau. Cela a pour effet le renouvellement accéléré et anormal des cellules de l’épiderme (kératinocytes). Le renouvellement de la peau, qui prend habituellement 28 jours, se fait alors en 5 à 7 jours. Ce phénomène est responsable de l’apparition de plaques rouges - le plus souvent sur les coudes, les genoux et le cuir chevelu - recouvertes de pellicules blanchâtres.

Pour l’heure, il n’existe pas encore de traitement permettant de guérir du psoriasis. Par contre, il est possible de soulager les démangeaisons, les douleurs et la desquamation incessante des plaques du patient. Différents types de traitements, fréquemment associés car complémentaires, existent. Les traitements locaux, tels que les dermocorticoïdes, les dérivés de la vitamine D et les rétinoïdes, permettent d’atténuer les démangeaisons et le grattage. Certains patients ont également recours à la photothérapie, mais le nombre de séances est cependant limité entre 150 et 200 séances pour une vie, afin de prévenir l’apparition de cancers cutanés à long terme. Enfin, des traitements systémiques (par voie orale ou injection) luttent plus en profondeur contre l’inflammation qui sous-tend la maladie.
Source : Sante-lefigaro.fr

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Pharmacie d’officine : les propositions chocs des pharmaciens twittos Pharmacie d’officine : les propositions chocs des pharmaciens twittos

Dix propositions pour moderniser la pharmacie ont été élaboré par une trentaine de pharmaciens et étudiants en pharmacie actifs sur Twitter. 
Ces propositions, pour la plupart assez audacieuses, concernent différents axes de l’activité officinale.
Il s’agirait notamment de rémunérer l’intervention, l’opinion et le refus pharmaceutiques. Il devrait également y avoir possibilité d’ajuster une ordonnance, en proposant une forme galénique à la place d’une autre et en modulant sous responsabilité pharmaceutique le moment de prise, la posologie et la dose administrée. Le collectif de pharmaciens demande également de pouvoir renouveler et prolonger des ordonnances sous conditions.
Autre souhait, celui de substituer entre eux les médicaments interchangeables d’une même classe thérapeutique. « Le pharmacien pourrait ainsi substituer une statine nouvellement mise sur le marché par un équivalent générique », propose le collectif de pharmaciens.
Parmi les autres propositions, notamment, l’accès à la contraception sans ordonnance, le déremboursement de l’homéopathie, la vaccination par le pharmacien, la signature électronique de chaque dispensation via la carte personnelle de professionnel de santé (CPS).
Source : www.lemoniteurdespharmacies.fr

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L'humour est signe de bonne santé mentale L'humour est signe de bonne santé mentale

Dans un article paru dans The Conversation, Janet Gibson, professeur de psychologie cognitive au Grinnel College (Iowa), montre en quoi l'humour est aujourd'hui vu comme un atout pour la santé mentale. Être capable de faire rire autrui permet de distribuer un peu de bien-être autour de soi ; une pointe d'humour dans la vie quotidienne favorise le rapprochement entre individus et réduit le stress.

Mais apprécier l'humour nécessite de faire quelques opérations mentales. Les psychologues décrivent la compréhension d'une blague en trois étapes : d'abord, il faut se représenter la situation de la blague, puis y saisir une incongruité, et enfin, arriver à évacuer l'explication initiale qui n'est pas drôle pour percevoir l'humour de la chute.

Chez les personnes âgées, en raison du déclin cognitif dû à l'âge, l'humour ne sera peut-être pas aussi bien perçu que chez des personnes plus jeunes. Dans une revue de littérature de 2013, Gil Greengross, de l'université du Nouveau-Mexique, montre que les personnes âgées apprécient souvent plus l'humour que les plus jeunes. Mais un déclin dans leurs capacités cognitives réduit leur capacité à produire de l'humour, une tâche difficile qui nécessite le bon fonctionnement du lobe frontal.

L'humour a des vertus thérapeutiques et peut aider l'individu à aller mieux. À ce titre, Janet Gibson décrit les travaux récents de son équipe dans lesquels elle a analysé les scores d'étudiants sur différentes échelles pour mesurer leur humour. Les résultats préliminaires montrent que les personnes ayant un sens élevé de l'humour ont tendance à se concentrer sur les aspects positifs de leur vie.
Source : Futura-sciences.com

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