PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°512 11 novembre 2019
34899 Destinataires
[ ÉDITORIAL ]
La pharmacie entre le droit et la volonté du changement

Mohamed MEIOUET, Docteur en pharmacie et en droit

La pharmacie au Maroc vit, depuis plus d’une vingtaine d’années, une crise profonde et sans précédent. Ressentie à tous les niveaux économique, social, organisationnel et surtout institutionnel, cette crise a pointé du doigt le cadre juridique régissant la profession.

En effet, la législation pharmaceutique censée réguler les métiers de la pharmacie a été très vite décriée. Caractérisée d’anachronique et d’obsolète, des voix se sont élevées crescendo pour appeler à sa réforme. Cette dernière est devenue nécessaire pour consolider le monopole du pharmacien qui est en état d’effritement avancé et pour fédérer la profession autour de sa mission principale : le service du malade.

L’adoption de la Loi 17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie et sa promulgation en 2006 après presque deux années de navette entre les deux Chambres du Parlement ont été les prémices d’une longue marche vers l’édification d’un droit pharmaceutique moderne. Ce droit se veut le garant des équilibres entre les droits et les devoirs du pharmacien, entre le caractère libéral de la pharmacie et celui de sa mission auprès du public et entre l’indépendance des décisions ordinales et la tutelle administrative, etc. Si tel a été le souhait des promoteurs de la réforme et de tous les pharmaciens, le constat en a été autre ! La profession est devenue de plus en plus déchirée. Une guerre des instances a fini par aboutir à un blocage sans précédent de l’Ordre des pharmaciens dans toutes ses structures.

Une fois de plus, le droit a été montré du doigt puisqu’il a permis à l’Ordre d’être formé à partir d’un scrutin fondé en majorité sur le vote par correspondance. Un Conseil issu d’un tel scrutin ne pouvant en aucun cas être représentatif de la profession et à même d’assurer les missions qui lui sont attribuées par la loi. La réforme du Dahir du 17 décembre 1976 instituant un Ordre des pharmaciens initiée en 2013 a eu pour objectif d’interdire le recours au vote par correspondance et la formation de Conseils démocratiquement élus. Elle a aussi eu pour finalité de permettre un fonctionnement normal de l’institution ordinale et surtout de ses instances disciplinaires, d’autant plus que la discipline est devenue depuis longtemps le parent pauvre de la profession.

Les conséquences de la période «pré-réforme» nous les connaissons tous, l’instauration d’un nouveau cadre des prix des médicaments et son impact négatif sur la viabilité économique des officines de pharmacies. Ces difficultés ont engendré une ambiance délétère au sein de la profession avec des pharmaciens de plus en plus rétifs au respect des lois et des règlements régissant la pharmacie.


Aujourd’hui, un projet de réforme globale de la loi relative à l’Ordre des pharmaciens vient d’être adopté par le Gouvernement. Tel qu’il a été présenté, ce projet se veut un dispositif juridique à même de construire un Ordre solide, regroupant l’ensemble des acteurs de la chaine du médicament dans toutes ses composantes industrie, répartition et officine, de même que la biologie, une science incontournable dans la chaine des soins et qui s’oriente de plus en plus vers une véritable «médecine de laboratoire». Il permettra également à l’instance ordinale d’être dotée de moyens et de structures lui permettant de relever les défis auxquels fait face la pharmacie et d’accomplir les missions qui lui sont dévolues dans les meilleures conditions. Le contenu de ce projet très ambitieux, qui fera certainement l’objet d’amendements par les Représentants de la Nation, demeure en parfaite harmonie avec le développement de la pharmacie et des sciences pharmaceutiques et biologiques. Dès sa promulgation il permettra de gérer l’organisation et le fonctionnement de l’instance ordinale pour plusieurs années, voire plusieurs décennies. À cet égard, il convient de rappeler que les lois, aussi parfaites soient-elles, ne valent que ce que valent ses destinataires, et qu’elles dépendent davantage de la conscience plutôt que de la compétence.

Il est temps de ne plus se focaliser sur les détails du droit, mais de se pencher sur les véritables problèmes de la pharmacie, profession qui a surtout besoin de pharmaciens qui la portent dans leur cœur, des pharmaciens dévoués et respectant à la lettre les principes déontologiques. Elle a également besoin de pharmaciens plaçant l’intérêt général du pays et celui de la profession avant les intérêts particuliers. Et que dire de ces luttes intestines qui gangrènent le corps pharmaceutique ? Sans l’union de toutes les composantes de la profession, ses membres finiront par précipiter sa disparition.

Revue de presse
Amgen s’offre 20,5% des actions de BeiGene Amgen s’offre 20,5% des actions de BeiGene

Afin de renforcer sa présence en Chine, la biotech américaine Amgen vient de débourser la bagatelle de 2,7 milliards de dollars pour détenir 20,5% des parts de la société sino-américaine BeiGene.

Cette acquisition va permettre à BeiGene de commercialiser en Chine trois anticancéreux : Xgeva (denosumab), Kyprolis (carfilzomib) et Blincyto (blinatumomab) durant une période où les deux entités partageront pertes et profits.

D’ici cinq à sept ans, Biogen récupérera les droits sur deux anticancéreux des trois tandis que BeiGene pourra conserver les droits sur le troisième.

L’accord scellé entre les deux groupes prévoit également une collaboration qui concernera 20 médicaments développés par Amgen.

La biotech américaine va cependant commercialiser elle-même en Chine d’autres médicaments, notamment Repatha.

La guerre commerciale qui sévit actuellement entre la Chine et les États-Unis Washington rend difficile le transfert «forcé» de technologies américaines qui va accompagner la transaction entre les deux groupes.
Source : https://www.zonebourse.com

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Johnson & Johnson dépose une demande d’AMM du vaccin expérimental anti-Ebola en Europe Johnson & Johnson dépose une demande d’AMM du vaccin expérimental anti-Ebola en Europe

Johnson & Johnson a annoncé le 8 novembre que ses sociétés pharmaceutiques Janssen ont formulé une demande d’AMM (Autorisation de mise sur le marché) pour le vaccin expérimental contre la fièvre hémorragique Ebola provoquée par le virus Ebola appartenant à l’espèce Zaïre.

«Il est vital de préparer le monde à l’Ebola, étant donné que les plus importantes épidémies d’Ebola au monde ont eu lieu au cours des six dernières années seulement, la dernière en date ayant éclaté en République démocratique du Congo (RDC)», a indiqué le Dr Paul Stoffels, vice-président du comité exécutif et directeur scientifique de Johnson & Johnson.

En ce qui concerne le protocole vaccinal, les deux doses (l’Ad26.ZEBO et MVA-BN-Filo) sont administrées à huit semaines d’écart.

Les demandes effectuées à l’EMA (Agence européenne des médicaments) qui vont bénéficier d’une procédure d’évaluation accélérée s’appuient sur des données issues d’études cliniques de phase 1, 2 et 3. Il est à rappeler que 6.500 volontaires à travers les États-Unis, l’Europe et l’Afrique ont déjà pris part à plus de 10 études cliniques du vaccin de Janssen.

Johnson & Johnson a annoncé, le 31 octobre dernier, qu’elle pourrait fournir jusqu’à 500.000 doses de son vaccin expérimental pour permettre au Gouvernement de la RDC et des acteurs internationaux du secteur de la santé de mener un nouvel essai clinique pour contenir l’épidémie d’Ebola dans le pays.

Source : AFP

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Les Académies européennes demandent l’encadrement de la médecine traditionnelle chinoise  Les Académies européennes demandent l’encadrement de la médecine traditionnelle chinoise

Selon une dépêche de l’AFP, les Académies européennes de science et de médecine ont demandé, jeudi dernier, à ce que la médecine traditionnelle chinoise qui est de plus en plus utilisée en Europe soit encadrée et soumise aux mêmes critères d'exigence que la médecine conventionnelle.

Ces académies demandent «une révision du cadre de régulation européen pour s'assurer que la médecine traditionnelle chinoise est traitée selon les mêmes standards de preuve que la médecine conventionnelle».

Cette réaction fait suite à la création d'un chapitre sur la médecine chinoise dans la dernière Classification internationale des maladies, document de référence périodiquement actualisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

«Le fait que l'OMS ait inclus un chapitre sur la médecine traditionnelle chinoise ne veut pas dire qu'on peut automatiquement l'utiliser sans preuve solide de sa sûreté», a déclaré le Pr Dan Larhammar, président du groupe d'experts des académies européennes.

Le Pr Jos van der Meer, ancien président de l'EASAC (Conseil scientifique des académies des sciences européennes), estime de son côté que : «Certaines médecines traditionnelles chinoises peuvent avoir de sérieux effets secondaires et interagir avec d'autres traitements».

Pour rappel, la pharmacologue chinoise Tu Youyou avait reçu en 2015 le prix Nobel de médecine pour avoir extrait d'une plante citée par la médecine traditionnelle la principale molécule utilisée aujourd'hui contre le paludisme, l'artémisinine.

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