Abdelkader El Jabri – Pharmacien d’officine / Taourirt, le 18 mai 2005

Sources:

« Le Garnier Delamare, dictionnaire des termes de médecine » 24ème édition, Maloine (1995)

« Dictionnaire des sciences pharmaceutiques et biologiques » Académie Nationale de Pharmacie (France), Edition Louis Pariente (1997)

Le nouveau Petit Robert, Edition Dictionnaires le Robert (1994)

« Trésor des racines latines » J. Bouffartigue et A.-M. Delrieu, Edition Belin (1981)

« Trésor des racines grecques » J. Bouffartigue et A.-M. Delrieu, Edition Belin (1981)

 

L’extraordinaire progrès que connaissent les sciences et les techniques s’accompagne inéluctablement de la formation de nouveaux termes techniques ou néologismes. C’est une course contre la montre que vit toutes les langues, pour répondre à un besoin qui évolue sans cesse.

Alors que le français, langue évoluant par l’introduction de mots le plus souvent composés, utilise des racines grecques et latines, la langue arabe se développe en formant des mots dérivés et offre, bien évidemment, plus de possibilités de création de néologismes (par exemple, à partir de la racine du verbe trilittère : kataba (écrire), on peut extraire des mots dérivés tels que : aktaba (serrer une outre), iktataba (souscrire), iktitâbon (souscription), istaktaba (demander à quelqu’un d’écrire), kâtaba (correspondre), kâtibon (écrivain), kouttâbon (école coranique), katabaton (scribes), katîbaton (escadron), katîbon (outre serrée), kattaba (enseigner l’écriture à quelqu’un), kitâbaton (écriture), kitâbiyoun (Gens du livre), kitâbon (livre), kitbaton (action de copier, transcription), kotaïbon (livret), kotbaton (lanière à coudre), kotoubiyon (libraire), maktabaton (bibliothèque), maktabon (bureau), maktoubon (écrit), mokâtabaton (correspondance), mokâtibon (correspondant d’un journal), moktatibon (souscripteur), takattaba (se rassembler)…

Très tôt en France, les médecins ont fait recours aux linguistes pour développer leurs termes savants. Le grecque et le latin, sources inépuisables de suffixes et de préfixes, servaient de base à l’élaboration de cette terminologie. Parfois des termes et des expressions latines entières ont été introduits pour répondre à un besoin spécifique et enrichir le vocabulaire médical (par exemples : fascia lata, in utero, lupus tumidus, metatarsus varus, pectus excavatum, pelvis obtecta, pes adductus, placenta accreta, post abortum, post partum, scapula elevata, septum lucidum, situs incertus, spina ventosa, struma lymphomatosa, uterus subseptus, vasa vasorum…

dictionnaire des termes de médecine, renferme des milliers de mots savants. Souvent, ces termes ont leurs équivalents dans le langage courant (par exemple, hyperthermie : fièvre,  algie : douleur, cachexie : maigreur extrême, euthanasie : mort calme, asthénie : fatigue…). Mais ces termes sont très peu utilisés en pratique scientifique.

L’intérêt de l’usage d’une terminologie scientifique « codifiée », réside dans la facilité de l’assimilation et de la mémorisation. En effet, la plupart des termes savants utilisés en pratique médico-pharmaceutique livrent leur secret après décomposition (par exemple : cystolithotomie ; cysto : vessie; litho : pierre; tomie : section ou coupe ; ce qui veut dire : ouverture chirurgicale de la vessie pour en extraire des calculs).     

Cet essai tente d’élaborer un lexique étymologique de base en rassemblant les principaux préfixes, suffixes et racines grecques ou latines utilisés pour la formation des différents termes savants du domaine médico-pharmaceutique. Une part non négligeable est réservée aux termes utilisés par les pharmaciens.