[ un marocain à la tête de l'UPA ] 
VIGNT HUITIÈME CONGRÈS SCIENTIFIQUE
DE L'UNION DES PHARMACIENS ARABES À IFRANE

Les pharmaciens arabes se sont donnés rendez-vous les 8 et 9 février  à Ifrane pour prendre part à la 28ème édition du congrès de l’Union des Pharmaciens Arabe (UPA) qui s’est déroulée pour la première fois au Maroc.

La beauté du site et la chaleur de l’accueil ont vite fait oublier aux congressistes la fraîcheur qui règne en maître dans cette belle ville de l’Atlas durant toute la saison hivernale.

C’est ainsi, et grâce à une étroite collaboration entre les membres du bureau de l’UPA et de l’Union des Pharmaciens du Maroc et l’aide précieuse de l’autorité locale, que toutes les dispositions ont été prises pour accueillir dans des conditions optimales les pharmaciens arabes et plusieurs experts internationaux.

La séance inaugurale s’est tenue en présence du M. Abdellah Baha, Ministre d’Etat, du Pr. Abdelilah Fountir, Directeur des Affaires Générales au SGG,  Chargé de la Direction des associations et des professions réglementées, du Dr. Omar Bouazza, Directeur du Médicament et de la Pharmacie, du Dr. Rachid Lamrini, président du Conseil de l'ordre des pharmaciens fabricant répartiteur, du Gouverneur de la Provence d’Ifrane M. Jelloul Samsam, de M. Mohamed Khriss, membre du conseil de la Région Meknès Tafilalt, de M. Ali Ibrahim, Secrétaire Général de l’UPA et du président du comité d’organisation Dr. Mohamed Laghdaf Rhaouti.

Dans son allocution, M. Baha a rappelé les efforts consentis par le Maroc pour mettre à la disposition des malades des médicaments de qualité produits localement. Ce dernier a ajouté que l’AMO, le RAMED et la Politique Pharmaceutique Nationale (PNP) sont des éléments clefs dans l’amélioration de l’accès aux soins. Le Dr. M.L. Rhaouti a, pour sa part, souligné l’intérêt d’œuvrer pour une vision globale du secteur de la santé en veillant  au maintien de la rentabilité de la pharmacie d’officine, car celle-ci conditionne l’apport du pharmacien dans une prise en charge optimale du patient.

La première conférence qui a suivi la séance inaugurale a été donnée par Mme Isabelle Adenot, présidente du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens de France, qui a fait spécialement le déplacement de Paris à Ifrane pour faire part à l’assistance de l’évolution que connaît le secteur du médicament et de la pharmacie dans son pays. Selon elle, le renforcement de la pharmacovigilance, les nouvelles missions de suivi thérapeutique du patient, la vente via Internet et la sécurisation des circuits de distribution des médicaments et des produits de santé sont autant de défis qui se dressent aujourd’hui devant le pharmacien français et ses instances professionnelles. Sa survie est plus que jamais tributaire de son adaptabilité à l’évolution que connaît  la société dans sa globalité.

Cette conférence a été suivie d’une série de présentations de grande qualité ainsi que de deux tables rondes qui ont suscité beaucoup d’intérêt de la part des congressistes.

La première table ronde a eu pour thème : « L’industrie pharmaceutique entre l’obligation de participer à la couverture médicale à travers la baisse des prix et les contraintes de qualité ». Celle-ci a été présidée par Dr. Rachid Lamrini et animée à la fois par Dr. Ali Sedrati, DG de Pharmaceutical Institut, par Dr. Mazen Derouza, PDG des laboratoires Hikma et par Dr. Mokhtar Belayba PDG des Laboratoires Acdema. Ces trois experts estiment que la qualité des médicaments est primordiale, mais craignent que la recherche constante de prix trop bas finisse par la compromettre. Des rapprochements gagnant-gagnant, des fusions entre les différentes unités de production opérant dans les pays arabes et une harmonisation des réglementations en vigueur dans ces pays devraient permettre à ces firmes pharmaceutiques de réaliser des économies d’échelle qui s’avèrent aujourd’hui nécessaires pour faire face à une concurrence mondiale de plus en plus rude. Le Dr. Mokhtar Belayba a conclu son intervention en insistant sur la nécessité de mettre en place un observatoire pour suivre la consommation des médicaments dans les différents pays arabes.

La dernière table ronde était intitulée : «  Couverture médicale et politiques pharmaceutiques dans le monde arabe : Expériences partagées ». La qualité exceptionnelle de la modération assurée lors de cette table ronde par le Pr. Fountir et la richesse des différents exposés ont mis en avant l’état d’avancement de la couverture médicale dans les différents pays du Maghreb. Bien que le Maroc accuse du retard par rapport à ses voisins, les efforts qu’il ne cesse de déployer commencent à donner leurs fruits. La PPN constituera à, n’en point douter, un tournant dans l’amélioration de l’accès aux soins au Maroc.

La progressivité de l’offre de soins au Maroc, devrait lui éviter les problèmes de déséquilibre financier qui commencent à affecter lourdement les caisses tunisiennes. En effet, ce déficit pourrait atteindre 260 milliards de dinars tunisiens en 2013.

M. Chakib Tazi a brossé un tableau sur l'évolution des prestations et des  dépenses des caisses d'assurance maladies qui voient 51% de ses ressources englouties par les maladies chroniques. Ceci devrait nous inciter  à rationaliser davantage les dépenses, notamment en harmonisant la prise en charge des maladies chroniques. Selon le Directeur de l’ANAM, il faut une coordination entre tous les acteurs de la santé, y compris le pharmacien, dont l’apport en matière de prévention et en suivi thérapeutique est primordial.

Ce congrès a été, selon l’avis des participants, une réussite sur tous les plans. La vigilance des organisateurs a permis de gérer comme il se doit un problème de représentativité au sein de la délégation libyenne qui aurait pu empêcher le bon déroulement de cette manifestation.

En organisant d'aussi belle manière ce congrès, les pharmaciens marocains se sont érigés en vrais ambassadeurs de leur pays et de leur profession. Leursinvités ont, tous, été conquis par la beauté du site, la qualité d’accueil et l’hospitalité Marocaine.

Un grand bravo aux organisateurs.

Abderrahim Derraji - 14 février 2013

 

 

UN MAROCAIN À LA TÊTE DE L'UPA

En marge du 28éme Congrès de l’UPA qui s’est tenu vendredi dernier dans la belle ville d’Ifrane, les représentants des différentes délégations en provenance des pays membres de l'UPA ont procédé  à l’élection d’un nouveau bureau exécutif de cette organisation.

Les pharmaciens marocains peuvent se réjouir doublement: D’une part, le congrès qui s’est déroulé pour la première fois au Maroc a été une réussite et d’autre part, notre confrère Mohamed Laghdaf Rhaouti, past président du CNOP, a été élu à l’unanimité comme président de cette structure qui œuvre pour le développement de la pharmacie dans tous les pays arabes.

L’élection de M. Rhaouti est une reconnaissance de ses compétences avérées dans le secteur de la pharmacie et du médicament et c’est également le fruit d’un engagement humanitaire constant au moyen orient et particulièrement en Palestine.

Notre rédaction félicite vivement M. Rhaouti et lui souhaite beaucoup de succès dans ses nouvelles missions.
Rédaction de Pharmacies.ma