TABLE RONDE :
LA PHARMACOVIGILANCE INDUSTRIELLE AU MAROC EN QUESTION

C’est à  Casablanca que le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens Fabricants et Répartiteurs (COPFR) a choisi d’organiser ce vendredi 02 décembre, une table ronde sous le thème « Pharmacovigilance industrielle au Maroc ». Après l’habituel mot du président, ou monsieur Rachid Lamrini, président du COPFR, a remercié l’assistance ayant répondu en grand nombre à l’invitation du conseil,  plusieurs intervenants se sont relayés pour traiter avec brio différents thèmes en rapport avec la pharmacovigilance en général et la pharmacovigilance industrielle en particulier.

C’est Mr Rachid Lamrini qui a commencé le programme alléchant de cette table ronde en faisant une intervention sous le thème : « Pharmacovigilance industrielle au Maroc : Etats des lieux et axes d’amélioration ». Au cours de son allocution, e président du COPFR  a commencé par faire une brève présentation de l’environnement général inhérent à la pharmacovigilance ainsi qu’un état  des lieux de la pharmacovigilance industrielle au Maroc. Par la suite, il a mis l’accent sur le grand décalage qui existe entre la grande qualité des médicaments et le grand retard pris par la pharmacovigilance industrielle au niveau national. D’ailleurs, il suffit de savoir que seulement 3400 notifications d’effet indésirables, dont à peine 4% notifications émanant des laboratoires, ont été faites en 2010 au Maroc, pour mesurer tout le chemin qu’il reste à parcourir au Maroc dans ce domaine. A titre comparatif, en 2010 le nombre de notifications a atteint en France 52 000, et aux Etats-Unis 600 000.

Le professeur Said Motaouakkil, président de la Société Marocaine des Sciences Médicales, a fait une intervention sous le titre : « Pharmacovigilance industrielle : attentes du corps médical ». Il a entamé  sa présentation en faisant quelques rappels en rapport avec la pharmacovigilance : son développement depuis le drame de la Thalidomide, son importance pour la sécurité des patients et son cout élevé, avant d’aborder les outils qui permettront à la pharmacovigilance d’évoluer dans le bon sens afin de répondre aux attentes des professionnels de la santé dans notre pays.

Le Dr Thierry Vial, Vice-président de la Commission Nationale de Pharmacovigilance- Afssaps- France, a quant à lui abordé le thème suivant : « Quel avenir pour la pharmacovigilance et pour l’évaluation du risque médicamenteux ? ». Il s’est d’abord attardé sur un rappel de la situation particulière de la France dans ce domaine, et sur l’évolution de la réglementation européenne qui va dans le sens d’un renforcement et d’une rationalisation du système communautaire de pharmacovigilance, notamment à travers la mise en place du PRAC (Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance). Par la suite, le Dr Vial a expliqué que la mise en cause de la crédibilité dont a souffert la pharmacovigilance suite à l’affaire Médiator, a rendu nécessaire son évolution vers un renforcement de transparence, un renforcement de gouvernance, une lutte contre les sous notifications, un renforcement des notifications spontanées, une ouverture de la déclaration aux patients et associations de patients, etc.

Le quatrième intervenant ayant pris part à cette table ronde n’était autre que le Pr Rachida Soulaymani, Directrice du Centre Marocain de Pharmacovigilance. Lors de son exposé qui avait pour thème « Facteurs contributifs au risque médicamenteux », Mme Soulaymani a énuméré les différents facteurs qui peuvent être à l’origine d’événements indésirables des médicaments : les facteurs intrinsèques au médicament lui-même, la qualité des matières premières, la distribution et le stockage des médicaments, le patient, leurs modalités d’utilisation, .....etc. Elle  a terminé son exposé en évoquant les modalités d’évaluation du risque et les limites de cet exercice.

A la fin des quatre interventions, un débat entre l’assistance et les intervenants du jour a eu lieu. Durant ce débat,  les personnes présentes ont pu poser leurs questions et échanger sur les différents aspects en rapport avec la pharmacovigilance industrielle au Maroc.
Cette table ronde a pris fin par la lecture par Monsieur Lamrini des recommandations issues de cette rencontre.
Zitouni Imounachen
2 décembre 2011

 

Recommandations du COPFR :

À l’issue de la table ronde du 02 décembre 2011, et qui a eu pour thème : « la pharmacovigilance industrielle au Maroc », le COPFR recommande :
- La création d’un comité de coordination, avec le soutien des dirigeants et l’implication des différents protagonistes.
- L’élaboration d’une stratégie de mise à niveau courant 2012.

Axes de travail de ce comité seront :

- Une collaboration réfléchie avec l’élaboration de textes réglementaires.
- L’élaboration d’une procédure standard modèle de pharmacovigilance.
- La formation du personnel (visiteurs médicaux) avec un contenu standardisé.
- L’élaboration d’un système de suivi quantitatif la pharmacovigilance industrielle.
- La contribution à la sensibilisation du grand public.
- L’implication des titulaires d’AMM en amont dans les décisions de la CMPV.