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MARRAKECH : UN COLLOQUE POUR SAUVER LA PHARMACIE 

"Le monopole pharmaceutique et les contraintes socio-économiques actuelles : quelles perspectives ?" a été le thème choisi par les organisateurs du Colloque National de la Pharmacie, qui s’est tenu à Marrakech les 21 et 22 janvier.

Les différents intervenants invités pour animer les nombreuses conférences programmées à cette occasion par le syndicat des pharmaciens de Marrakech, ont traité essentiellement les nombreuses problématiques du secteur pharmaceutique en général et de la pharmacie d’officine en particulier.

Si M. Abdelillah Lahlou, DG du laboratoire Iberma et M. Mohammed Belghazi ont essayé de mettre des mots sur les maux qui désunissent les différentes composantes de la profession pharmaceutique  faisant d’elle une proie facile, M. Abdelhakim Zalim, chef de la division de la pharmacie à la DMP à, quant à lui, présenté le système d’enregistrement des dispositifs médicaux et le système d’homologation des produits d’hygiène et cosmétique et des compléments alimentaires.

Cette conférence a ensuite fait place à deux présentations  traitant de cancérologie. D’une part, Dr Siham Bennis, médecin nutritionniste a mis l’accent sur les liens avérés entre alimentation et certaines pathologies dont les cancers et d’autres part, le Pr Najib Bouras, oncologue de Marrakech,  a passé en revu l’arsenal thérapeutique destiné aux traitements des différents cancers. Il a   également mis en exergue le rôle dévolu au pharmacien d’officine dans l’accompagnement du malade souffrant d’une pathologie cancéreuse.

M. Abderrahim Chaouki et M. Mostapha Alil ont, d’autre part, permis à l’assistance de mieux cerner le projet de la conventiondu tiers payant qui aurait du être signé entre les pharmaciens et l’ANAM afin de permettre à certains malades d’éviter d’avancer de lourdes sommes aux pharmaciens. Ces derniers se feront payer directement par la CNSS ou par la CNOPS.

M. Abderhaim Derraji a, de son côté, rappelé certaines dérives qui affectent le  secteur de la parapharmacie et  les dangers que représentent les circuits parallèles de distribution de produits de dermocosmétique, des dispositifs médicaux et  des compléments alimentaires.

La dernière séance a réunis tous les représentants du secteur pharmaceutique pour débattre des conséquences de l’éventuelle application du rapport Boston Consulting Groupe ( BCG).

Si les industriels et les répartiteurs déplorent un déficit flagrant de  communication avec le ministère de la santé, les pharmaciens d’officines ont démontré par une étude d’impact présentée au nom de leur Fédération par M. Kamal Belhaj, que la mise en application des recommandations issues de ce rapport s’accompagnera fatalement d’une baisse de revenu que le pharmacien ne peut supporter. Ce phénomène est d’autant plus important que la mise en place de la marge dégressive lissée est coûteuse pour le pharmacien puisqu’il sera dans l’obligation de faire appel à un personnel qualifié, démarche qui va immanquablement alourdir les charges de son entreprise. Celle-ci, rappelons le, ne devra sa survie qu’a la solidarité entre les différents acteurs du secteur.

Les membres de l’AMIP, de l’AMDP et le président de la FNSPM ont décidé à l’unanimité d’activer la mise en place d’une fédération du médicament dans le but de faire valoir les droits de tous les acteurs de ce secteur.

Ce Colloque a été aussi l'occasion de rendre un vibrant hommage à M. Abderrahim Hamdoune, à M. Abdellah Wakrim et à M. Abdelghani Guermai, trois pharmaciens de Marrakech qui se sont distingués par leur témérité et leur engagement.
Pharmacies.ma-25-janvier-2011

 

 


 

    LES GRANDES LIGNES DES RECOMMANDATIONS DU
COLLOQUE NATIONAL ORGANISE LES 21 ET 22 JANVIER 2011
PAR LE SYNDICAT DES PHARMACIENS DE MARRAKECH.


1-    Les congressistes se félicitent du choix judicieux des thèmes du colloque traités avec célérité, honnêteté et clarté.
2-    Comme ils ont noté avec joie la nouvelle dynamique qu’il a adoptée, marquée par un forte volonté d’union et de solidarité, entre toutes les composantes de la profession pharmaceutique. Ils ont également salué chaleureusement l’esprit de responsabilité, de transparence et de sincérité qui a fortement prévalu lors de ce colloque.
3-    Ils  sont conscients que tous les pharmaciens doivent s’investir et s’impliquer davantage pour mieux agir ensemble en vue d’assurer leur survie.
4-    Aussi, ils déplorent et dénoncent avec véhémence toute menace de leur viabilité socio-économique et demandent au Ministère concerné d’instaurer, à l’instar des commerçants un plan d’émergence pour assurer leur survie.   
5-    Pour faire valoir convenablement ses droits, le pharmacien se doit de continuer à se rendre de plus en plus utile en déployant davantage d’efforts pour assurer et assumer son rôle d’acteur de santé incontournable.
6-    Le pharmacien est de plus en plus l’objet d’un nombre croissant de problèmes, notamment d’ordre économique, qui constituent les prémices de la faillite et menacent ainsi la survie de tout un secteur. Aussi, la profession doit se restructurer et unir toutes ses composantes pour constituer une force de propositions dynamique, crédible, à forte portée, fiable, etc.…
D’où la prise de conscience de la nécessité de créer : une cellule de crises pour l’étude et la gestion des problèmes à court et moyen termes.
Une cellule de réflexion qui a pour mission d’entreprendre un travail de fond et établir des stratégies et des plans d’action ainsi qu’un projet réunificateur.
7-    Tout médicament doit passer obligatoirement par la pharmacie, et à ce titre, les fabricants ainsi que les grossistes répartiteurs se doivent de veiller impérativement à l’éthique et particulièrement concernant la vente directe de médicaments aux associations, aux médecins, aux particuliers … aussi, nous devons signer à cet effet une charte.
8-    Tous les confrères et consoeurs demandent avec insistance l’application de la loi pour garantir au pharmacien son monopole comme ils sont conscients de la nécessité d’asseoir une stratégie dynamique et adéquate pour mettre fin aux dérives caractérisées par la violation et l’effritement du monopole pharmaceutique par des réseaux parallèles qui constituent de graves dangers pour la santé de nos concitoyens. Comme ils demandent aux autorités concernées de multiplier et renforcer les contrôles dans les magasins de parapharmacies pour faire arrêter l’hémorragie.
9-    Ils demandent l’activation de la publication des décrets d’application concernant particulièrement la pharmacopée.
10-    Vu que :

Les congressistes ont bien noté que :
Le plan de promotion du médicament générique tel qu’il a été proposé par le cabinet  B.C.G. a bien mis en cause, entre autres, la compétence du pharmacien Marocain, donc sa formation (sic) pour assurer une banale substitution, qu’il lui arrive de faire quotidiennement, bien entendu, avec la bénédiction forcée scientifiquement  du Médecin prescripteur.

- La proposition élaborée par le cabinet BCG sans aucune concertation ni approfondie, ni réellement objective et  pragmatique avec les acteurs des secteurs concernés, n’a été nullement adaptée à la réalité socio-écnomique des pharmaciens.
- La solution proposée par BCG pour améliorer l’accessibilité au médicament va engendrer un autre problème crucial pour tout un secteur qui est déjà en difficulté.
Aussi, la proposition du cabinet BCG, se veut, de prime abord, alléchante et attractive ; mais tout compte fait, elle comporte plusieurs pénalisations, aberrations, ambiguïtés et surtout des leurres, sources de discorde, d’ennuis et à court terme de très graves effets secondaires.    

Elle n’a nullement pris en compte la situation désastreuse de la   majorité des pharmaciens.
De ce fait, elle ne pourrait ni garantir, ni recevoir l’adhésion du secteur pharmaceutique en l’absence de toutes mesures d’accompagnement vraiment incitatives.

11- Les pharmaciens n’excluent par civisme et sacrifice aucune possibilité de la révision à la baisse de la marge bénéficiaire des médicaments dits onéreux dont il faudrait arrêter la définition et établir la liste.
Aussi, ils ne tiennent nullement à être mis dans une situation difficile et ambiguë vis à vis de nos concitoyens, alors que la réalité est autre.

12- Conscients de la bonne relation avec les responsables du Ministère de la santé, conscients de la bonne politique de proximité et d’écoute, et de la bonne gouvernance de Mme la Ministre de la santé, les participants demandent avec insistance l’ouverture dans les meilleurs délais de dialogue en vue d’entreprendre des débats objectifs et responsables avec une nouvelle approche et un esprit réaliste de concertation, de compréhension et collaboration efficientes à la recherche d’une solution adéquate, raisonnable et satisfaisante aussi bien pour l’administration, nos concitoyens que pour le pharmacien.

POUR LES ORGANISATEURS: LE PRÉSIDENT : Mr. A. BENNANI    LE SECRETAIRE GENERAL : Mr. A. HAMDOUNE