LE DRAME DE LA THALIDOMIDE 

- La thalidomide est un tranquillisant mis en vente sur le marché entre 1958 et 1961, dans de nombreux pays.

- Ce médicament, en apparence anodin, a causé des drames épouvantables. En effet, la thalidomide, prescrit à des femmes enceintes, a abouti à la naissance de « monstres phocomèles », c’est-à-dire d’enfants privés de bras et de jambes.

- Le 10 novembre 1958, une petite fille sans bras et sans jambe est née en Angleterre. Ses pieds et ses mains étaient directement rattachés aux épaules et au pelvis.
Rapidement, cette naissance a été suivie d’autres cas similaires en Angleterre, en Allemagne, au Canada, en Belgique, en Suède, au Brésil, au Japon…Au total 12 000 cas de phocomélie ont été dénombrés de part le Monde. Les anomalies étaient variables : absence du pouce ou d’un doigt mais le plus souvent, il y avait une absence totale de formation des os longs des membres. Certains enfants ont pu avoir une vie à peu près indépendante. Mais, la grande majorité étaient complètement impotents, et resteront toute leur vie dépendants pour les actes courants de la vie. Des anomalies

supplémentaires ont été observées : poumons déficients, absence de vésicule biliaire ou de l’appendice, becs-de-lièvre, malformation des yeux … - C’est le 13 novembre 1961 qu’un pédiatre de Hambourg a mis en accusation la thalidomide. Six jours plus tard, tous les médicaments contenant de la thalidomide ont été retirés du marché en Allemagne.
Dans les mois qui a suivi, les mêmes mesures ont été prises dans les autres pays.

- Les essais menés chez l’animal en 1954 n’avaient pas mis en évidence de toxicité particulière. Les tests pratiqués sur plusieurs centaines de patients ont souligné les propriétés sédatives mais pas les effets secondaires.

- La thalidomide a été à l’origine de nombreux procès, la firme pharmaceutique a payé les dommages et intérêts aux victimes.

- Avec ce drame, il apparaissait clairement qu’il était urgent de réformer le parcours d’un médicament du laboratoire au consommateur.
En effet, il ne s’agissait plus pour les laboratoires de savoir si un médicament était dépourvu de toxicité pour l’organisme humain mais également de déceler l’éventuelle action nocive sur le fœtus.

- La Thalidomide continua néanmoins à être utilisée pour le traitement de la lèpre et, plus récemment, ses indications furent étendues à un éventail beaucoup plus large de pathologies. Ces utilisations ne sont autorisées que sous contrôle strict et avec l’avis d’un spécialiste. En dépit de ces précautions, entre 1969 et 1995, 34 cas d’embryopathie due à la thalidomide ont été enregistrés dans des zones d’endémie lépreuse d’Amérique du Sud dans le cadre de l’étude collective latino américaine sur les malformations congénitales.