Article N° 7465

RUPTURE DE STOCK

France : la pénurie des médicaments inquiète l’ANSM

Abderrahim Derraji - 02 octobre 2022 21:35

Les ruptures d'approvisionnement des pharmacies durant au moins une semaine ont quasiment été multipliées par 2 depuis le début de 2022. Ces ruptures sont passées de 6,5 à 12,5% du nombre de références.

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la rupture d’approvisionnement qui touche les analogues de GLP-1, une classe thérapeutique traitant le diabète de type 2.

Cette classe ne comporte que deux médicaments sous brevet. Il s’agit d’Ozempic® mis sur le marché par Novo Nordisk et le Trulicity® de l’américain Eli Lilly. Il s’agit de deux traitements qui se présentent sous forme injectable. Aucun autre conditionnement n’est pour le moment disponible en France.

D’autres spécialités font partie des 12,5% des références concernées par les ruptures. On y trouve certaines présentations du paracétamol, des antidiabétiques, des statines, des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, des traitements anti-reflux, etc.

Les causes de ces ruptures sont très variées. Pour les antidiabétiques, l'ANSM évoque une forte demande à l’international.

Selon des experts, pour pouvoir réduire la fréquence de ces pénuries, l’Hexagone devrait s’engager à augmenter sa production de médicaments en privilégiant le marché français au lieu de l'export.

D’après Pascal Perez, économiste et conseil de vendeurs en gros de médicaments : «Le système français d'approvisionnement des pharmacies est archaïque et très coûteux».

D’autres observateurs expliquent également la tension d’approvisionnement actuelle par l'invasion de l'Ukraine et les perturbations que connaît l'approvisionnement en emballages en carton, en flacons en verre, en opercules en aluminium, etc. 

Ces ruptures impactent la prise en charge des patients quand il s’agit de médicaments qui ne disposent pas d’alternatives thérapeutiques, comme c’est le cas des médicaments d'importance thérapeutique majeure (anticancéreux, antidiabétiques, etc. C’est également le cas quand la tension concerne des génériques se substituant à plus de 85% au médicament d'origine. Ce dernier ne peut pas couvrir à lui seul les besoins des patients.

Source : Les Echos