Article N° 7399

DISTRIBUTION PHARMACEUTIQUE

Distribution pharmaceutique en Afrique : enjeux et perspectives

Abderrahim DERRAJI - 27 juin 2022 12:01

L’Association de la distribution pharmaceutique africaine (ADPA) a organisé, les 24 et 25 juin 2022 à Dakar, ses Journées et sa première assemblée générale post-Covid.
Cette rencontre, qui a été suivie avec intérêt par les membres de l’ADPA et leurs invités, a permis à plusieurs experts de brosser un tableau de la répartition en Afrique. Ils ont également formulé une série de recommandations pour que les distributeurs pharmaceutiques puissent jouer le rôle qui leur incombe.

Comme l’ont affirmé plusieurs intervenants ayant pris part aux deux sessions programmées par le Comité d’organisation, la pandémie Covid-19 a montré que les nations disposant d’une industrie efficiente et proactive ainsi qu’un réseau de distribution efficace ont pu faire face aux besoins de leurs populations en médicaments et en produits de santé durant la pandémie.

Lahcen Senhaji et Ken Accajou, respectivement, président et vice-président de l’ADPA, ont indiqué que leur association s’est fixé comme objectif de mettre en place des mécanismes à même de garantir un seuil important de convergence chez les intervenants du secteur de la santé aussi bien public que privé et particulièrement le secteur pharmaceutique.

Le rôle des répartiteurs est incontournable pour garantir l’approvisionnement des pharmacies en médicaments et produits de santé, ce qui fait d’eux et des pharmaciens des partenaires essentiels dont le dynamisme conditionne la réussite de toute politique de santé.

Bien évidemment, ce rôle ne peut être joué que si l’approvisionnement en amont est régulier et efficient. C’est sans doute ce qui a poussé de nombreuses nations africaines à se doter d’une industrie pharmaceutique pour réduire autant que possible leur dépendance vis-à-vis de pays tiers.

La mise en place de la Couverture médicale universelle (CMU) se présente de plus en plus comme un défi pour les pays africains. Sa généralisation ne peut cependant pas donner l’effet escompté en l’absence d’une gestion rationnelle des ressources et la mise en place d’outils permettant de générer des indicateurs fiables nécessaires pour un suivi étroit, entre autres, du rapport recettes/dépenses des caisses d’assurances maladies.

Et comme l’a rappelé le président de l’ADPA, Lahcen Senhaji, un pays ne pouvant pas fabriquer ses médicaments, peut toujours les importer. Par contre, aucune nation ne peut faire l’économie d’un réseau de distribution adapté à ses spécificités.

La répartition peut intervenir à plusieurs niveaux à commencer par la disponibilité des médicaments et des produits de santé, une distribution au meilleur coût et un maillage permettant de couvrir toutes les régions d’un pays.

Les perspectives présentées lors de cette journée présagent une dynamique qui va, sans nul doute, avoir des répercussions favorables sur la prise en charge des patients. Seulement, on ne peut envisager une optimisation de cette prise en charge que si les politiques de santé prennent en considération la viabilité de tous les intervenants. Une politique qui considère la baisse des prix des médicaments comme l'unique levier pour améliorer leur accès est fatalement vouée à l’échec.

Avant de se quitter, les membres de l’ADPA se sont engagés à continuer à collaborer et à œuvrer pour que la distribution soit à la hauteur des attentes de leurs pays respectifs. L'implication des décideurs et des donneurs d'ordre, les partenariats Sud-Sud et la mise en place des bonnes pratiques sont des éléments essentiels pour atteindre cet objectif.

Source : PHARMANEWS