Article N° 6796

Covid-19

Covid-19 : fallait-il maintenir la fête du sacrifice?

Abderrahim DERRAJI - 03 août 2020 19:20

Avant d'envisager le déconfinement rendu inéluctable par une situation économique de plus en plus compliquée, un grand nombre d'experts craignaient un deuxième pic des cas de Covid-19, ce qui malheureusement est en train de se confirmer jour après jour.

En effet, à l'instar de la plupart des pays, le Maroc fait face aujourd'hui une recrudescence des cas de Covid-19 et plus particulièrement dans certaines régions du pays. Les difficultés économiques et la lassitude de la population, ont fini par avoir raison des réflexes adoptés pour limiter la propagation de l'épidémie. La population qui sort de plusieurs mois de confinement, semble assimiler le déconfinement avec la fin de la pandémie. Les mesures barrières et la distanciation n'ont quasiment plus droit de cité.

On peut également déplorer certaines décisions adoptées ces dernières semaines. Celles-ci n'ont malheureusement pas brillé par leur pertinence, à l'image du maintien de la fête du sacrifice sans tenir compte du sur-risque engendré par le déplacement de la population.

Aujourd'hui, avec une économie exsangue le reconfinement semble difficilement envisageable. Le Maroc va devoir continuer à naviguer à vue en gérant la pandémie au jour le jour, tant qu'aucun traitement curatif ou préventif efficaces n'ont été clairement identifiés.

Les semaines et les mois prochains s'annoncent compliqués pour notre pays. Son avenir et l'avenir de l'humanité sont étroitement liés aux résultats des essais cliniques menés actuellement par les laboratoires pour produire des vaccins efficaces contre le Covid-19. Les enjeux économiques considérables expliquent la course contre la montre que se livrent actuellement les firmes pharmaceutiques pour produire un vaccin anticovid-19. L'heure est à l’anticipation. Des pays ont mis la main à la poche pour pouvoir être servis en premier et des laboratoires vont commencer à produire des doses de vaccins avant d'obtenir le feu vert des instances de régulation.

En attendant un éventuel vaccin qui ne pourra être mis sur le marché qu'en 2021, on peut se demander si les donneurs d’ordre finiront par trouver le bon dosage permettant de relancer l'économie tout en contenant l’épidémie, notamment en impliquant tous les intervenants et en évitant des décisions prises à la hâte sans tenir compte de leur faisabilité…

Source : PHARMANEWS