Depuis que les masques sont devenus obligatoires, nos concitoyens font des mains et des pieds pour essayer de s’en procurer. Ce qui a compliqué la situation, c’est la communication ayant accompagné la mise sur le marché de ces masques. Celle-ci les a induits en erreur.

En effet, les patients ont été orientés vers les pharmacies alors que ces masques étaient distribués par les grandes surfaces et les épiceries. Les pharmacies n’ont pas été impliquées dans le circuit initial de distribution de ces masques.

Ce qui a jeté de l’huile sur le feu, c’est l’article publié par un journal arabophone par lequel son auteur a voulu faire porter le chapeau aux pharmaciens. L’auteur de l’article en question a affirmé que «les officinaux ont refusé de distribuer ces masques en raison de la faible marge qui leur a été proposée». Ce qui est totalement faux ! Les seuls masques dont disposaient les pharmaciens sont des masques chirurgicaux dont les prix ont flambé chez les fournisseurs et à l’international.

Contrairement à la problématique des gels hydro-alcooliques qui a été réglée grâce au bon sens du ministère de la Santé, l’approvisionnement en masques médicaux semble plus compliqué. Le Maroc n’est pas le seul pays à souffrir de cette pénurie puisque d’autres pays comme la France peinent aussi à répondre à leurs besoins en raison de la forte demande internationale.

Par contre, le Maroc s’est doté d’une capacité de production de 5 millions de masques grand public par jour. Ces masques, qui sont subventionnés par l’État, vont sans aucun doute contribuer à réduire la propagation du Sars Cov-2 et permettre d’envisager le déconfinement avec plus de sérénité, pour peu que la population respecte la distanciation sociale et les mesures barrières.

Pour garantir la distribution de ces masques, une rencontre entre le ministre de l’Industrie et du Commerce et les représentants des pharmaciens d’officine et des grossistes-répartiteurs a eu lieu le 13 avril à Casablanca. Et c’est finalement, la société de distribution Itqane qui va approvisionner les grossistes via ses 8 agences. De leur côté, les grossistes-répartiteurs vont distribuer ces masques subventionnés à toutes les pharmacies du Royaume.

La forte demande et la frustration des citoyens qui ont tellement attendu ces masques pourraient compliquer les premiers jours de distribution. On espère que l’organisation du secteur et l’engagement des pharmaciens vont permettre de bien gérer la situation et de relever ce défi.

In fine, et même si le rôle du pharmacien et de son équipe n’est pas forcément reconnu comme il devrait l’être, les 12.000 pharmaciens et leurs collaborateurs continueront à braver tous les dangers, y compris d’être contaminés, pour accompagner l’effort national de lutte contre la pandémie au Covid-19 et continuer à servir au mieux les patients.

Source : PHARMANEWS