Article N° 6584

ISOTRÉTINOÏNE

Liens entre isotrétinoïne et risque suicidaire : les données françaises rassurent

Abderrahim DERRAJI - 31 décembre 2019 11:02

L’examen des données nationales recueillies en France entre 2010 et 2014 semble infirmer une corrélation entre la prescription de médicaments à base d’isotrétinoïne et le risque suicidaire.

L’étude financée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a révélé que les antécédents psychiatriques et d’anxiété constituent les principaux facteurs de risque associés au passage à l’acte ( par rapport à des sujets contrôles appariés sans suicide ou tentative de suicide sous traitement). Les auteurs de cette étude rappellent que l’acné sévère constitue en elle-même un facteur de risque de dépression et d’idées suicidaires.

Et même si ce résultat ne permet pas de conclure avec certitude l'abscence de liens entre l’administration d’isotrétinoïne et le suicide, il peut cependant rassurer les patients et les prescripteurs. Le dermatologue doit cependant continuer à faire une évaluation individualisée des risques psychiatriques associés à la prescription comme à la non-prescription d’un traitement efficace.

Les auteurs de cette étude  ont passé en revue les données relatives à toutes les personnes de 10-50 ans qui ont reçu au moins une prescription d’isotrétinoïne entre janvier 2010 et décembre 2014 au sein du Système national des données de santé (SNDS / France). Sur les 328 018 personnes suivies, 43 460 avaient eu plus d’une prescription d’isotrétinoïne. Parmi ces derniers, il y a eu 17 cas de suicide et 184 tentatives de suicide avec  hospitalisation. Ces chiffres correspondent à une survenue de 10,1 et 109,7 évènements pour 100 000 personnes-années respectivement.

Les principaux facteurs de risque de suicide sous isotrétinoïne qui ont été identifiés étaient les antécédents psychiatriques et les antécédents d'anxiété alors que la dose cumulée d'isotrétinoïne était associée à un risque plus faible, selon l'analyse multivariée.

Source : UNIVADIS