Article N° 6191

IMPLANTS MAMMAIRES

Le risque de lymphome (LAGC) pousse l’ANSM à réévaluer l’innocuité des implants mammaires

Abderrahim DERRAJI - 23 novembre 2018 11:10

Dans un point d’information du 21 novembre 2018, l’ANSM annonce le lancement d’une audition publique, les 7 et 8  février  2019, afin de réévaluer la sûreté des implants mammaires.

Cette réévaluation qui fait suite au recensement, depuis 2011, de 53 cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC), concernant essentiellement des implants à enveloppe texturée, est très attendue, d’autant plus que 500.000 femmes portent actuellement des implants mammaires en France. (20% pour une reconstruction après un cancer et 80% des cas pour des raisons d'ordre esthétique).

Eu égard à l’augmentation des cas de LACG-AIM, l’ANSM a mené de nombreuses investigations et réuni des groupes d’experts compétents en chimie des polymères, biocompatibilité des matériaux, chirurgie plastique et reconstructrice, immunologie, toxicologie, anatomopathologie et tribologie afin d’étudier particulièrement le lien entre LAGC et implants mammaires puis le lien entre LAGC et la surface de l’implant (lisse ou texturé). Ces experts ont constaté qu’il existe une surreprésentation des implants mammaires texturés dans les cas de LAGC-AIM.

L’ANSM estime  qu’avant de prendre une décision concernant l’utilisation notamment des implants mammaires à enveloppe texturée, d’écouter les parties prenantes, ainsi que tout citoyen, représentant les patients ou non, les professionnels de santé, sociétés savantes de chirurgie esthétique et sénologie, cancérologie, les universités, les institutions ou les entreprises commercialisant des prothèses mammaires peuvent demander à être auditionnés.

En attendant, l’ANSM recommande aux professionnels de santé d’utiliser de préférence des implants mammaires à enveloppe lisse, comme elle leur rappelle qu’ils sont tenus d’informer les patientes au préalable de la pose d’implants mammaires des risques liés à l'acte chirurgical mais aussi sur l'implant lui-même, notamment les risques liés au LAGC.

Source : ANSM