Article N° 6143

PHARMACIE

La pharmacie à la croisée des impasses !

Abderrahim DERRAJI, Docteur en pharmacie - 01 octobre 2018 22:37

"Réussir les révolutions de notre métier ou disparaître", tel est le thème choisi par le comité d’organisation de la prochaine Journée pharmaceutique internationale de Casablanca (JPIC).

Pour traiter le sujet principal de ce conclave annuel, le comité d’organisation a convié le Professeur Jamal Taoufik, vice-doyen chargé de la pharmacie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, récemment nommé au poste de directeur du Médicament et de la pharmacie. Le SPC a également invité M. Gosselin Gaudereault, pharmacien clinicien et membre du Conseil de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

En choisissant une telle thématique, le Syndicat des pharmaciens de Casablanca (SPC) revient pour la troisième fois à la charge. En effet, il a placé la version 2017 sous le thème "Pharmacie en crise, les nouvelles missions du pharmacien", et la version 2016 sous le thème "Évolution du rôle du pharmacien : perspectives d'avenir".

Les deux précédentes éditions de cette journée avaient donné lieu à un débat qui a permis de dégager des pistes pour améliorer l’adaptabilité du pharmacien vis-à-vis de l’évolution que connaît la profession. Les expériences des pays voisins exposées lors de ces éditions avaient nourri beaucoup d’espoir chez les pharmaciens. Malheureusement, la profession continue à faire du surplace, et malgré les actions revendicatives entreprises par le SPC, les soucis d’ordre déontologique, les faux problèmes et les luttes intestines continuent à envenimer la situation et empêchent les pharmaciens de s’atteler aux sujets qui conditionnent la pérennité de leur prfession.

Certes, l’étude des expériences d’autres pays est nécessaire, mais la profession ne peut s’engager dans la voie des réformes sans lancer des études sérieuses à même de brosser, chiffres à l'appui, un état des lieux de la pharmacie marocaine. Et c'est seulement après ces études que les représentants des pharmaciens pourraient élaborer une feuille de route définissant les conditions d’accès à la profession, les modalités de la formation continue, les aménagements des textes de loi à prévoir, les nouvelles missions à mettre en place, etc. Une fois ces dossiers hiérarchisés, la profession devrait également définir, sans ambiguïté, qui devrait faire quoi, quand et comment?

Quatre jours nous séparent aujourd’hui de cette rencontre. Bien évidemment, nous serons là pour suivre avec intérêt les experts et échanger avec les participants. On ose espérer que l’arrivée du nouveau directeur du Médicament et de la pharmacie coïncidera avec une prise de conscience de toutes les composantes de la profession pour qu’ENSEMBLE nous puissions nous projeter vers un avenir meilleur, un avenir avec des pharmaciens capables de relever les défis et de s’adapter au vent de modernité qui souffle sur le secteur.
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Source : PHARMANEWS 458