Article N° 5114

ANTIBIORÉSISTANCE

En 2050, l’antibioresistance fera un mort toutes les 3 secondes

Imounachen Zitouni - 20 mai 2016 16:40

Le groupe d'étude sur la résistance aux antibiotiques, crée par le gouvernement britannique, vient de rendre ses conclusions. Cette grande étude souligne que, si rien n'est fait, l'antibiorésistance va provoquer 10 000 décès par an, soit un mort toutes les trois secondes, et coûter 100 000 milliards de dollars d'ici à 2050. Jim O'Neill, l’économiste ayant mené cette étude, rappelle que l'antibiorésistance entraîne déjà 700 000 décès chaque année. Il constate que le nombre de nouveaux antimicrobiens est insuffisant, ce qui entraîne une large utilisation de médicaments anciens pour lesquels les microbes ont développé des résistances. Parallèlement, de grandes quantités d'antibiotiques sont gaspillées en médecine humaine et vétérinaire sans utilité, alors que des besoins dans le monde ne sont pas satisfaits par manque d'accès aux soins. Il propose de réduire la demande en antimicrobiens par le biais de différentes mesures telles qu'une campagne de sensibilisation mondiale, la réduction de leur usage en agriculture, l'amélioration de la surveillance de leur consommation, ou encore la promotion de nouveaux outils de diagnostics rapides pour éviter les mauvais usages.

L'économiste préconise la mise en place de mesures d'incitation, notamment la création d'un fonds d'innovation de 2 milliards de dollars, pour qu'émergent de nouveaux antibiotiques ciblant les infections résistantes aux traitements existants. Il propose en particulier un dispositif « Play or Pay » qui récompenserait les laboratoires qui développeraient un nouvel antibiotique par une prime allant jusqu'à 1,3 milliard de dollars. En revanche, les groupes pharmaceutiques qui n'investiraient pas suffisamment dans la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques seraient contraints de reverser 0,25 % des revenus de leurs ventes, enveloppe qui servirait justement à alimenter la prime d'un milliard de dollars aux bons élèves.

Source : www.lequotidiendupharmacien.fr/