
Nous
nous contentons, dans cette
rubrique, de résumer quelques
articles de presse que nous jugeons
intéressants ou importants. Notre
rédaction n'approuve pas forcement
le contenu de ces articles.
Quelle matériovigilance pour le
Maroc ?(1)
La première journée de
matériovigilance s’est tenue, comme
prévu, le jeudi dernier à
l’amphithéâtre du centre Anti Poison
et de Pharmacovigilance du Maroc.
Cette rencontre a permis aux
nombreux experts qui y ont assistés
de mettre en avant l’importance de
l’adoption d’un système de
matériovigilance. Ce système et le
projet de texte de loi qui vient
d’être adopté récemment à la
première chambre du parlement,
permettront de sécuriser davantage
l’utilisation des dispositifs
médicaux.
La présence du Dr. Ahamed Bennana,
chef de service du pole pharmacie de
l’Hôpital Militaire Mohammed V et du
Dr. Amine Cheikh, chef de service de
la pharmacie de l’hôpital Cheikh
Zaid de Rabat, a permis à
l’assistance de voir des cas
concrets de dispositifs médicaux
dont les défectuosités ont compromis
leur utilisation.
La plupart des participants à cette
journée s’accordent sur la nécessité
d’adapter la matériovigilance aux
spécificités des dispositifs
médicaux. La multiplicité des
références et les difficultés
rencontrées pour confirmer
l’imputabilité des effets
indésirables liés à leur
utilisation, imposent une approche
différente de la pharmacovigilance
classique des médicaments. Bien
évidemment, cette matériovigilance
ne peut se faire qu’au CMPV dont
l’expertise et la renommée sont
avérées.
Les plantes aromatiques et
médicinales en vedette au SIAM 2013
(2)
À l’occasion de la 8e édition du
SIAM, deux conventions de
partenariat portant sur la
valorisation des plantes aromatiques
et médicinales (PAM) dans la région
de Meknès-Tafilalet, ont été signées
entre l’Agence de développement
social (ADS), le Conseil régional de
Meknès-Tafilalet et la Région Centre
(France).
La première convention concerne la
mise en place d’un programme de
développement d’un terroir de la
région Meknès-Tafilalet par la
valorisation des filières phares des
PAM. Ce programme a également comme
objectif d’améliorer la qualité du
produit-phare de manière à lui
conférer une forte valeur ajoutée,
obtenir une ou plusieurs
certifications (bio, signe
distinctif d’origine et de qualité…)
et faciliter l’accès aux marchés
marocains et étrangers.
Par ailleurs, afin de bénéficier de
l’expertise et du savoir-faire
français en matière de terroir, ce
programme offrira l’opportunité aux
acteurs et intervenants locaux de
s’inspirer des pratiques du
management territorial axé sur le
terroir PAM.
S’agissant de la deuxième
convention, elle concerne un appel à
projets dans le cadre du Fonds de
soutien de la coopération
décentralisée Maroc-France à la
filière des PAM dans la région
Meknès-Tafilalet. Les actions qui
s’inscrivent dans le cadre de cet
accord concernent notamment le
renforcement des capacités et
l’amélioration des revenus des
petits producteurs locaux des PAM,
la valorisation des huiles
essentielles et des sous-produits
des PAM, ainsi que la promotion
d’une dynamique locale par l’appui
aux projets communautaires et aux
initiatives locales.
IFITM3, la protéine humaine qui
empêche les virus d'entrer (3)
Des chercheurs de la Keck School of
Medicine, affiliée à l’University of
Southern California, viennent de
mettre en évidence que le corps
humain dispose lui-même d’un
mécanisme capable de bloquer la
pénétration virale dans les
cellules, par l’intermédiaire d’une
protéine : IFITM3.
Les virus sont incapables de se
dupliquer seuls et ont besoin de la
machinerie cellulaire de l’hôte pour
se multiplier et se répandre. Ainsi,
ils doivent pénétrer dans les
cellules, et se fixent à la surface
des membranes cellulaires. Chez
certains d’entre eux, ce contact
induit l’endocytose : la membrane
vient encercler le virus, formant
une vésicule qui se déplace alors à
l’intérieur de la cellule. De là,
l’agent pathogène finit par se
frayer un chemin dans le cytoplasme,
avant d’atteindre le cœur de la
cellule.
Certaines cellules, une fois
infectées par un virus, produisent
une molécule appelée interféron, qui
va stimuler la synthèse de
nombreuses protéines impliquées dans
l’immunité. Parmi elles, IFITM3 (interferon-inducible
transmembrane protein 3). Les
chercheurs viennent alors de montrer
que celle-ci perturbe l’interaction
entre deux autres protéines, VAPA et
OBSP, impliquées dans la régulation
de la concentration en cholestérol
intracellulaire. Cela débouche sur
la hausse du cholestérol membranaire
des endosomes. Or, ce changement de
structure membranaire n’est pas sans
conséquences pour le virus. Sous
l’effet de la rigidification de la
membrane de l’endosome, l’hôte
indésirable reste emprisonné dans
cette vésicule : il ne représente
alors plus aucun danger puisqu’il ne
peut plus expédier son génome à
l’intérieur de la cellule.
L’objectif des scientifiques est
maintenant de trouver un principe
actif capable d’activer l’expression
et la fonction de la protéine
IFITM3, afin d’utiliser ses
propriétés antivirales. Certes,
elles ne protègeraient pas de toutes
les infections, mais des virus parmi
les plus courants ou les plus
mortels. Par exemple, ceux à
l’origine de la grippe, d’Ébola, de
la fièvre du Nil Occidental ou du
Sras pourraient être combattus.
D’ordinaire, les thérapies
antivirales sont bien plus ciblées.
Si de telles recherches aboutissent,
ce serait incontestablement une
grande avancée.
Quelles conséquences du distilbène,
œstrogène de synthèse ? (4)
Le distilbène, œstrogène de synthèse
actuellement proscrit aux femmes
enceintes, est un médicament qui a
été beaucoup prescrit aux femmes
enceintes depuis 1948 afin d'éviter
les fausses couches et les
accouchements prématurés. Cependant,
cet œstrogène de synthèse présente
des effets néfastes sur l'enfant à
naître et sur sa descendance,
surtout pour les filles. Mais la
vente et la prise du médicament
n'ont été stoppées qu'en 1977 suite
à l'apparition en 1971 d'une
malformation génitale, du cancer du
vagin et du col de l'utérus chez les
adolescentes de 14 à 22 ans dont la
mère prenait du distilbène au cours
de sa grossesse. On note également
parmi les effets néfastes
l'infertilité, les complications de
grossesse ou encore la ménopause
précoce.
Les scientifiques sont parvenus à
prouver récemment que nombre de
femmes atteintes du cancer du sein
avaient été exposées au distilbène
dans le ventre de leur mère. Depuis
sa commercialisation, cette hormone
de synthèse a été utilisée par plus
de 200 000 femmes enceintes. Ces
grossesses ont permis de mettre au
monde près de 160 000 enfants.
En France, une enquête dénommée
"Santé publique, quelles
conséquences du Distilbène" est en
cours. L'étude est pilotée par
l'association DES France et la
Mutualité française et financée par
l'Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé.
Mélanome : de nouvelles thérapies
porteuses d’espoir… (5)
Selon l’Organisation mondiale de la
santé (OMS), le nombre de personnes
atteintes de mélanome double à peu
près tous les 10 ans. Si à un stade
précoce, le pronostic vital n’est
que peu engagé, la chirurgie donnant
de bons résultats, lorsque le
mélanome passe au stade métastatique
(20 % des cas), il n'y a,
aujourd'hui, quasiment aucun
traitement efficace, et la survie du
patient est malheureusement faible.
A l’occasion d’un atelier organisé
par la Fondation ARC pour la
recherche sur le cancer, Anne
Caignard, directrice de recherche à
l'Inserm et co-auteur d'une étude
sur la réponse immune dans le
mélanome, a tenu à faire part des
avancées des stratégies
thérapeutiques dans la lutte contre
ce type de cancer, lorsqu’il devient
métastatique.
Jusqu’à présent, lors de la
détection d’un mélanome au stade
métastatique, les cancérologues
proposaient aux patients des
chimiothérapies. Les résultats
étaient loin d’être probants. En
moyenne, après traitement, la survie
n’excédait pas les 6 à 9 mois. Les
travaux menés ces dix dernières
années sur l’étude des mécanismes
impliqués dans la survenue de ce
type de cancer, et dans sa
propension à devenir métastatique,
ont permis notamment d’identifier
une mutation du gène BRAF. Cette
dernière est présente dans plus de
la moitié des mélanomes. Forts de
cette découverte, les chercheurs ont
mis au point des thérapies ciblées
qui permettent d’inhiber la
transcription du gène muté. C’est le
cas, du Vémurafénib (ou Zelboraf®),
commercialisé depuis maintenant plus
d’un an. D’après les données
fournies pour obtenir l’AMM, ce
traitement permettrait d’augmenter
la médiane de survie globale de 3,6
mois, un vrai pas en avant dans la
lutte contre ce type de cancer.
En parallèle, d’autres études
montrent l’intérêt de
l'immunothérapie. C’est le cas de l'Ipilimumab
commercialisé depuis 2011. Si ce
dernier ne fonctionne que pour 15 %
des patients et peut entraîner
l'apparition de maladies
auto-immunes, il serait, selon les
spécialistes, particulièrement
efficace. Afin de pallier la
toxicité de ce traitement, des
chercheurs travaillent actuellement
à la mise au point d’un anticorps
monoclonal (anti-PD-1). D’après les
résultats des premiers essais
cliniques, ce dernier serait
efficace chez 40 % des patients et
aurait une faible toxicité.
L’ensemble des ces données permet
d’espérer, pour les années à venir,
des traitements efficaces qui, à
terme, permettront aux patients
touchés par un mélanome, une
meilleure survie et une meilleure
qualité de vie.
Écouter de la musique la nuit
serait bon pour la mémoire (6)
Dans une étude publiée dans la revue
Neuron, des chercheurs expliquent
que des sons apaisants diffusés au
même rythme que les ondes cérébrales
permettraient d'augmenter les
capacités de mémorisation.
Pour en arriver à cette conclusion,
ils ont fait appel à onze
volontaires. Ces derniers devaient
mémoriser une association de mots
avant de s'endormir. En se servant
d'un encéphalogramme, les chercheurs
mesuraient leur activité neuronale
tout en leur passant de la musique
douce. Dans un premier temps, les
sons étaient diffusés à n'importe
quel moment pendant la nuit, puis en
adéquation avec les oscillations du
cerveau.
À la fin de l'expérience, les
patients qui se rappelaient mieux
des mots appris la veille étaient
ceux qui avaient dormi avec des sons
synchronisés. Selon les chercheurs,
cette technique permettrait
d'améliorer le rythme du cerveau
pour qu'une fois éveillé, sa
capacité de concentration soit plus
efficace. Si d'autres recherches
sont nécessaires, ils espèrent s'en
servir pour les étudiants en période
d'examens ou pour les personnes
âgées.
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