Le mardi 26 juin, sur
invitation du ministre de la santé
EL Houssaine Louardi, tous les
acteurs du secteur du médicament et
les responsables des différents
organismes professionnels se sont
réunis à la faculté de médecine et
de pharmacie de Casablanca pour
cerner les grandes lignes du projet
de Politique Pharmaceutique
Nationale (PPN) élaboré par le
ministre et son équipe.
Monsieur Louardi a commencé son
allocution par dévoiler les grandes
lignes de la PPN, qui selon lui
devrait répondre aux nombreuses
attentes des malades, tout en
prenant en considération la
viabilité des laboratoires
pharmaceutique, des répartiteurs,
des pharmaciens d’officine et des
caisses d’assurance maladies. Pour
ce faire, il envisage l’organisation
de nombreuses réunions pour apporter
rapidement des solutions à des
problèmes considérés par les uns et
les autres comme des freins au
développement du secteur et pour un
fonctionnement normal des instances
de régulation.
Selon le ministre, la PPN ne peut se
faire sans la mise en place d’une
vraie réforme du secteur de la
santé. Celle-ci, doit avoir une
vision globale et faire de la
solidarité et de l’accès équitable
aux soins un postulat non
négociable.
Tout au long de son allocution, le
professeur Louardi n’a pas tari
d’éloges envers l’industrie
pharmaceutique qu’il considère comme
un fleuron de l’industrie nationale.
Il a aussi souligné que les
pharmaciens d’officine méritent un
traitement particulier pour que la
crise économique qu’ils traversent
ne compromette l’excellent travail
de proximité qu’ils assurent à
travers tout le royaume.
Il a également estimé que de
nombreuses mesures devraient seront
mises en place pour que le
médicament retrouve un prix juste et
corrélé à celui pratiqué dans les
pays à développement similaire. Par
conséquent, la méthodologie utilisée
jadis pour la fixation du prix du
médicament doit être débarrassée de
ses biais pour qu’elle devienne plus
rationnelle. Cette fixation du prix
des médicaments doit être, selon le
ministre, à visée sociale, et ce, en
prenant en considération l’intérêt
de tous les acteurs du secteur du
médicament. Néanmoins, la baisse du
prix ne conditionne pas à elle seule
l’accessibilité aux médicaments. En
effet, l’amélioration du pouvoir
d’achat des malades et
l’élargissement de la couverture
maladie sont également primordiaux
pour l’amélioration de celle ci.
L’usage rationnel du médicament fait
également partie des priorités du
ministère de la santé. Celui ci ne
peut se faire qu’en mettant en place
des mécanismes garantissant une
formation continue de qualité et
indépendante des professionnels de
la santé.
Concernant les génériques, le
professeur Louardi estime qu’il ne
peut y avoir une amélioration de
l’accès au médicament sans une
réelle politique du médicament
générique. Celle-ci ne peut être
mise en place qu’après avoir élaboré
des outils de travail pour les
professionnels de la santé. Le
pharmacien doit avoir une marge
incitative qui compensera la baisse
engendrée par la substitution d’un
princeps par un générique moins
cher. Des campagnes d’information
destinées au grand public sont
également nécessaires pour rassurer
les patients sur la qualité du
médicament générique.
Le droit de substitution ou la
prescription en DCI paraissent
aujourd’hui inéluctables pour
booster la vente des médicaments
génériques, d’où la nécessité de
mener une réflexion sur le sujet en
impliquant les médecins et les
pharmaciens.
Le ministre de la santé envisage
aussi, la mise en d’un observatoire
du médicament, outil essentiel pour
suivre la disponibilité des
médicaments et l’impact des
différentes mesures sur leurs
consommation.
Concernant l’industrie
pharmaceutique, le ministre a
déclaré qu’elle mérite d’être
soutenue, entre autre, par un plan
d’émergence. L’information au sujet
de l’enregistrement de nouveaux
médicaments sera accessible en ligne
à partir du 1erjuillet 2012.
Les problèmes dont souffrent les
pharmaciens d’officine ont été
largement abordés lors de
l’intervention du ministre,
notamment le retard pris dans la
promulgation des textes
d’application de la loi 17-04 (le
décret relatif aux dispositifs
médicaux), le défaut de
régionalisation des conseils, la
vente directe par certains
établissements pharmaceutiques et
par certains prescripteurs et de la
non instauration du numerus clausus
NC. Les dysfonctionnements qui
affectent la crédibilité des
conseils de l’ordre sont de nature à
aggraver cette situation.
Pour sortir la profession de sa
crise, plusieurs projets sont à
l’étude : une couverture médicale,
la mise en place de la formation
continue, la refonte du conseil, la
possibilité d’impliquer les
pharmaciens dans le Ramed,
l’adoption de mesures fiscales
spécifiques (Convention, suppression
de la TVA, etc.).
Suite à l’intervention du Pr.
Louardi, les professionnels de la
santé, notamment les pharmaciens
d’officine, ont fait de nombreuses
propositions pour remédier aux
difficultés qu’ils rencontrent.
Après avoir pris acte de
l’échéancier prévu par le ministre
pour mettre en place cette
stratégie, les participants à cette
journée se sont quittés dans
l’espoir de se retrouver assez
rapidement dans différentes
commissions dans le but de trouver
des solutions rapides et pérennes
tout en mettant le citoyen au centre
de leur préoccupation. |