Article N° 5797

CANCER

Talc et cancer des ovaires : Johnson & Johnson écope d’une amande de 417 millions de dollars

Abderrahim Derraji - 23 août 2017 02:23

Un tribunal de Los Angeles a condamné, le lundi 21 août 2017,  Johnson& Johnson à verser 417 millions de dollars à une femme qui estimait que le talc "Baby powder", du groupe Johnson & Johnson (J & J), est responsable de son cancer des ovaires.

Le tribunal a jugé que J & J n’avait pas informé la plaignante des risques liés à l’usage ce talc pour son hygiène intime, lorsqu'elle a commencé à l’utiliser à l’âge de 11 ans.


La firme américaine a été reconnue coupable dans cinq autres dossiers et elle a pu en gagner un. Elle a déjà versé 720 millions de dollars et surtout elle aura à faire face à 4800 procès similaires. 

Le porte-parole de la firme pharmaceutique a déclaré que son groupe allait faire appel d’autant plus qu’une étude de l’Institut américain du cancer citée par sa firme révèle que  « les preuves ne soutiennent pas une corrélation entre une exposition de la région du périnée au talc et un risque accru du cancer des ovaires ».

La poudre de talc, est issue du minerai du même nom, extrait de nombreux gisements à travers le monde. Dès 2012, l’ANSES a établi que les gisements naturels de talc pouvaient contenir de l’amiante qui est hautement cancérigène. Depuis 1970, le talc destiné à l’hygiène humaine est systématiquement purifié en Europe et aux États-Unis. 

Des études scientifiques ont essayé d’évaluer les effets potentiels du talc purifié sur la santé. Sur l’animal, les scientifiques sont divisés, par contre, chez l’Homme ce n'est pas le cas. Deux études principales synthétisant plusieurs études antérieures ont été menées. La première étude a analysé les données 8 525 patientes. Quant à la seconde elle s’est intéressée à 2 041 patientes. Ces deux études concluent qu’il existe un risque faible mais significatif d’augmentation du cancer des ovaires en cas d’exposition au talc (de l’ordre de 20 à 30%).

Cependant, après analyse de ces chiffres, et eu égard à la faible incidence des cancers de l’ovaire (1/100), les spécialistes estiment que le risque reste très relatif.

Source : Sudouest